« La littérature, si elle doit dire la vérité de nos vies, elle doit s’attacher à son lieu commun, sa
réalité sociologique majoritaire. C’est pour cette raison que je continue de naviguer entre les classes populaires et les cadres moyens (…) les zones suburbaines (…) et le cadre familiale, parce
que c’est dans cette cellule-là qu’on s’organise. »
Olivier Adam
Lors d’une rencontre publique qui s’est déroulée à la Bibliothèque Barnave de Saint-Egrève le 31 mars 2012, dans le cadre du Printemps du livre de Grenoble, Olivier Adam revenait sur les grands thèmes qui sillonnent son œuvre comme la disparition, l’éclatement de la sphère conjugale, les zone péri-urbaines, les paysages des bords de mer, entre la Bretagne et le Japon, qui servent de décor à ses personnages souvent familiers d’un livre à l’autre.
Autour de ses précédents romans parus aux éditions de l’Olivier, A l’abri de rien, Des Vents contraires et le Cœur régulier, il évoquait également son rapport à l’écriture, à la voix et au rythme du texte, mais aussi à sa forme entre l’écriture romanesque et l’écriture de scénarii, puisqu’un grand nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma depuis Je vais bien ne t’en fais pas (2006) par Philippe Lioret.
Il met en scène Paul Steiner, qui est à son image écrivain et scénariste. Sarah, la mère de ses deux enfants l’a quitté et Paul se retrouve avec ce sentiment d’être au bord de sa propre existence, comme expulsé de lui-même. Parallèlement, sa mère est à l’hôpital, ce qui le pousse à mettre de côté sa vie professionnelle et personnelle, pour se rendre dans la banlieue qui l’a vu grandir. Ce retour l’amène à prendre conscience des changements et des limites du monde qui l’entoure. Ce dernier roman est emprunt des thématiques dont il est question dans cet entretien, avec cette idée que les lieux nous définissent.