Les banques centrales ont allumé le turbo pour « relancer » l’activité économique. BCE et Fed, avec la Banque de Chine s’y efforcent, dans un mouvement mondial et clairement concerté. Il a déjà produit un effet: les marchés d’actions ont monté.
Et les peuples européens semblent avoir mieux compris la situation que leurs « élites » : Grèce et Pays Bas ont voté pour des gens sérieux et non pas pour les jocrisses des extrêmes. Le gros bâton de Mad. Merkel y aura contribué (voir notre blog précédent). Idem en France: un pessimisme généralisé, même chez les salariés sous statut public dont l’emploi est protégé!
Questions:
1 : les économies semblaient-elles en voie de récession, comme après 2008 ? Ou de stagnation sans espoir ?
2 : la « planche à billets » va-t–elle relancer l’emploi, composante essentielle de l’activité? Et souci principal des autorités. Car le consommateur ne consomme pas s’il craint pour son emploi; et les entreprises donc, n’investissent plus. Aucun gouvernement ne peut se maintenir avec un chômage fort. Il tombent tous et on a pu craindre le pire.
Et une question qui ne concerne pas les boursiers: est-ce-que ça va marcher ? Car le boursier ne s’intérêsse qu’à l’évolution des cours…
A la question 1, il faut répondre oui. Nulle part l’activité ne donne de signe de reprise. Donc automatiquement, le chômage augmente puisque les entreprises font de vigoureux efforts de productivité en diminuant leurs effectifs. Nous l’avons écrit ici depuis longtemps: le « deleveraging » (diminution de l’endettement) n’est pas achevé. Il a commencé en Europe du Sud; il est promis par le PS français (mais peut-on y croire?) . Et il n’est pas même envisagé aux USA. Le cycle est encore loin d’être fini.
A la question 2, la réponse est non. Les cycles économiques sont comme les lois de la nature. On peut les décaler, les trafiquer, mais elles finissent toujours par s’appliquer. L’action des banques centrales d’Europe a permis de donner du temps à l’Espagne et à l’Italie pour remettre leurs système politique/financier en ordre. C’est parti. Le FMI annonce ce jour que la Grèce « mérite » désormais des délais( parce que ses réformes sont en marche). Et même le PS français fait des promesses en annonçant un budget en déficit de fonctionnement de 3% . 3% de trop, mais c’est un début.
Donner du temps au temps. Pour que le cycle de deleveraging se poursuive sans trop de dégâts collatéraux. Telle est la stratégie des banques centrales. Elle peut éviter les effondrements trop brutaux. Ce temps gagné le sera au détriment de la stabilité monétaire. Ce dont tout le monde se moque…
Conséquences pour les portefeuilles. :
Il y a sans doute un coup à jouer jusqu’à l’élection américaine.
1 : Les évolutions des marchés aux QE précédents ont été positives. Les secteurs des matières prepières et de l’or, de l’énergie ont le plus progrssé. Avec les banques désormais garanties contre la faillite et même la dépréciation de leurs portefeuilles d’emprunts souverains. Il y a de gros rattrapages à faire sur des valeurs décotées par rapport à leurs actifs.
2 : En France , les SICAV actions sont trop liquides. Leurs statuts leur imposent d’être investies en actions à 80%. Comme elles ont vu sortir 20 milliards depuis le début de l’ année, elles avaient vendu et fait des liquidités pour répondre à de nouvelles demandes de rachat. Il leur faudra réinvestir pour se mettre en règle avant le 20 Décembre.
Conséquence: « Risk on ». il faut prendre le risque d’investir. Il y a d’ailleurs de belles valeurs internationales qui offrent des dividendes très supérieurs au rendement des emprunts publics. Il est clair qu’il n’y aura plus de grande faillite à la façon Lehman de 2008 ( ou Swedish match de 1930). « Too big to fail », pas de trop gros dégâts, telle est la devise des autorités. Et tant pis pour la Bundesbank…pour le moment et jusqu’à la baisse du chômage.
Accessoirement, elles protégeront contre l’inflation qui a clairement commencé à décoller. Mais tout le monde s’en moque.