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L’auteur :
Dermot Bolger, né en 1959, est issu de la classe ouvrière du faubourg dublinois de Finglas. Il se consacre à l'écriture depuis 1980, et est considéré comme l'un des pairs de toute une génération d'écrivains irlandais. Un grand nombre de ses ouvrages a été traduit en français, dont Toute la famille sur la jetée du Paradis, paru aux Editions Joëlle Losfeld en 2008.
L’histoire :
Sean Blake réchappe de justesse à un
accident de voiture à la suite duquel il a été, pendant quelques secondes, déclaré cliniquement mort. A son réveil, bouleversé, Sean perçoit le monde tout à fait différemment, comme s'il débutait
une nouvelle existence. Mais ce n'est pas la première fois que Sean voit sa vie modifiée. A six semaines, il a été retiré à sa mère, une jeune fille forcée par la société et l'Eglise de le
laisser à l'adoption. Avec le sentiment d'être devenu étranger à sa femme et à ses deux enfants, et très certainement en premier lieu à lui-même, Sean décide de partir à la recherche de cette
mère dont il ne sait rien. Avec beaucoup d'émotion et de sensibilité, Dermot Bolger nous entraîne dans une histoire particulière (déjà évoquée au cinéma dans le très émouvant
Magdalene Sisters), celle de ces adolescentes irlandaises rompues et humiliées, dont le malheur se répercuta sur les générations futures. (Quatrième de couverture)
Mon avis :
Bizarrement ce roman est comme scindé en deux parties : la première partie est relativement lente, très centrée sur la psychologie des personnages en présence notamment sur les interrogations multiples de Sean hésitant à plonger de plain-pied dans son passé. Il fait preuve de nombreuses circonvolutions pour ne pas avoir à affronter les mystères de son adoption, tout en étant irrémédiablement attiré par sa véritable mère. Il aura fallu cet accident de voiture pour lui fournir le déclic nécessaire à sa quête de vérité. Parallèlement, d’étranges souvenirs datant du siècle dernier remontent à la surface, frôlant ici le surnaturel… La lecture de cette première partie fut laborieuse pour moi, peu agréable.
La deuxième partie est beaucoup moins statique et torturée, beaucoup plus intéressante aussi à mes yeux car Sean se trouve réellement confronté aux difficultés liés à son histoire de famille et à son adoption. En convoquant les responsables de son adoption, il pose les questions qui fâchent et permet d’amorcer une réflexion enrichissante sur le destin de ces jeunes filles placées dans des couvents Magdalene http://fr.wikipedia.org/wiki/Couvents_de_la_Madeleine
L’auteur a réécrit son roman initialement intitulé "" parce que persistait en lui une impression de « note fausse » (Note de l’auteur). Je dirais qu’il manque encore du travail pour parvenir à une harmonie complète…
Un bilan en demi-teinte pour ce roman tirant un peu trop sur les cordes psychologiques et pathétiques à mon goût…
Premières phrases :
« Celui qui avait repeint l’ambulance avait oublié la bordure supérieure des portières. Vus d’en haut, les sillons écaillés de la carrosserie ressemblaient au lit d’une rivière asséchée. Le dessus du chapeau de l’ambulancier était tacheté de poussières et de pellicules et, quand, il releva la tête de ma poitrine, je vis mon visage tourné vers le ciel, strié de sang. »
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D’autres avis :
Blogs : Cryssilda
Une seconde vie, Dermot Bolger, traduit de l''anglais (Irlande) par Marie-Hélène Dumas, Editions Joëlle Losfeld, janvier 2012, 256 p., 21 euros