Depuis que je me suis intéressé aux Limites à la croissance, je découvre que beaucoup d’auteurs respectables pensent que l’espèce humaine va à la catastrophe. Mais personne ne précise la nature de cette catastrophe. Pourquoi ne pas faire l’exercice ? me suis-je dit. Voici, donc, quelques scénarios qui me sont passés par la tête.
- Le premier est la disparition, pure et simple, de tout ou partie de la vie sur terre. Il paraît que c’est possible. Il suffirait de faire dérailler quelques-uns des systèmes de régulation de la planète, pour que la terre devienne plus ou moins inhabitable.
- Plus optimiste : retour vers le passé, et la normalité. Le généticien Spencer Wells raconte l’histoire de la société depuis ses origines. Elle est ponctuée d’innovations sociales, qui produisent un développement de l’espèce au détriment de l’homme. Ainsi, lorsque l’on observe les caractéristiques de l’être humain, on découvre qu’il n’y a que depuis peu qu’elles sont revenues au niveau de celles qui étaient les siennes avant l’invention de l’agriculture. Pourquoi ne pas imaginer, alors, que cette exception prenne fin ? Et que tout ce que nous croyons un acquis s’effondre, que l’homme redevienne mal nourri, rachitique, soit victime d’épidémies… ?
- Il y a aussi la fin du développement économique. Curieusement, c’est une conclusion évidente des Limites à la croissance, qui n’est pas développée par le livre. Il dit, en effet, que plus nous détruisons de ressources naturelles, plus notre développement économique est difficile, et plus nous devons dépenser de ressources pour le pousser… On pourrait donc imaginer que nous traversions une série de crises, qui paralysent notre développement économique. Or, les crises sont plus efficaces que tous les Kyotos pour faire baisser nos émissions carbonées. Vive la crise ?