La Fédération Nationale de l'Agriculture Biologique des régions de France, qui représente 10 000 paysans bio en France et le Synabio qui représente 50% des entreprises françaises engagées dans la transformation et la distribution de produits bio se sont positionnés sur les enjeux de la conférence environnementale qui a lieu du 14 au 15 septembre.
"La transition écologique de l'agriculture est une opportunité et une nécessité économique aujourd'hui. La bio plus créatrice d'emplois pérennes, moins subventionnée, portée par les consommateurs, fait figure de moteur de cette transition" expliquent-ils ainsi dans un communiqué.
La conférence environnementale doit traiter des enjeux agricoles
Pour ces professionnels, "le bilan du volet agricole du Grenelle de l'environnement est mauvais. Les chiffres de réduction des pesticides ou bien de développement de l'agriculture biologique ne seront pas atteints à fin 2012. La France consomme toujours plus de pesticides, les rapports s'accumulent sur le coût humain et financier de ces pollutions dites diffuses. La Cour des comptes a dressé un bilan clair des responsabilités politiques en la matière."
La conférence environnementale doit reconnaitre le rôle moteur de l'agriculture biologique
A moyens constants, la FNAB et le Synabio demandent ainsi une réorientation de l'argent public vers des filières agricoles respectueuses de l'environnement et créatrice d'emplois dans les territoires.
" Dès 2013, la transition écologique de l'agriculture doit passer par un soutien massif des Agences de l'eau au développement de l'agriculture biologique dans les zones à enjeu eau (Voir les 10 propositions de la FNAB). Se joue là la question politique de la gouvernance des Agences et la représentativité des comités de bassin. Les volets d'intervention des agences de l'eau pour leur Xème programme (2013-2018) devront soutenir des programmes de conversion et de structuration de filières en lien avec les orientations du futur plan bio de la mandature. La conférence doit réaffirmer les objectifs de 20% d'agriculture biologique en 2020 (voir les propositions de la FNAB)" expliquent encore la FNAB et le Synabio.
"Dès 2013, des mesures concrètes et programmatiques doivent être prises. Ainsi, le projet de loi de finances étudié cet automne devra mettre fin aux subventions à la pollution. La FNAB, le Synabio et tous les partenaires de la campagne " stop aux subventions à la pollution ", demande la suppression de la niche fiscale sur les agro carburants et l'affectation des moyens publics à des mesures de soutien à la transition agricole de notre agriculture dont le soutien au développement de l'agriculture biologique dans le cadre du plan bio 2013-2017.
La FNAB et le Synabio demandent que ces enjeux agricoles soient traités dans la conférence environnementale, laquelle devra maintenir des objectifs au moins aussi ambitieux au risque d'envoyer au monde agricole un signal désastreux. Des politiques publiques claires doivent être ensuite engagées par les ministères" explique le communiqué.
Ainsi, les professionnels du bio en France attendent beaucoup de cette conférence environnementale et du gouvernement. Seront-ils entendus ?
Mathilde Emery