Elle serait paraît-il l’amie de Poutine. Grand bien lui fasse ! Elle fit également partie des artistes (?) invités par Nicolas Sarkozy à chanter sur la place de la Concorde le 6 mai 2007. Has been parmi les has been. On connaît l’extrême talent musical des soutiens de Sarko et lorsqu’il sortit de son chapeau « les intellectuels » censés lui redonner quelque vernis culturel mieux valait ne pas rire. Mireille Mathieu n’a jamais été un parangon d’intelligence et cela se confirme. Nouvelle resucée donc de son « Credo » (1966). Elle n’en n’avait bien entendu pas écrit les paroles mais cette fois ce sont les siennes…
D’où le titre sans pitié de Marie Ottavi dans Libération Mireille Mathieu condamne les Pussy Riots (5 sept.) 2012. Avec une ironique introduction « Les punkettes anti-Poutine s’en remettront-elles ? La chanteuse, très populaire en Russie, vient de les priver de son soutien ». Contrairement à d’autres chanteurs dont la particularité est d’être nettement moins péraves et au contraire talentueux. Dernière en date Jeanne Cherhal qui chante pour les Pussy Riot (Le Parisien 29 août 2008). Cela me fait d’autant plus plaisir qu’elle fait partie d’une nouvelle génération assez pléthorique - on ne s’en plaindra certaine-ment pas ! - qui comme d’autres depuis une vingtaine d’années portent très haut les couleurs de la bonne chanson française.
« O mes soeurs cagoulées de rose ! » Ainsi débute la prière de Jeanne Cherhal pour la libération des Pussy Riot. Texte écrit « dans l’urgence » dit-elle. « J'ai été touchée et émue par le sort qui est réservée à ces trois jeunes femmes ». Qui plus est, sa chanson « Tant qu’il y aura des Pussy » ne sera pas vendue. Elle est disponible - libre de droits - sur Internet. Je viens de prendre le temps de l’écouter. Pur plaisir. Les textes, la musique et sa voix que j’ai toujours appréciée. Sa démarche s’inscrit dans la même veine que naguère Franck Pavloff dont le texte de son livre « Matin brun » est également disponible sur la Toile. Contre les dictatures fascistes et staliniennes, faire sauter les verrous des droits d’auteur.
Or donc, Poutine et sa clique de l’Eglise orthodoxe n’en n’avaient sûrement pas fait assez - 2 ans de camp disciplinaire digne d’un goulag stalinien - elle les condamne moralement.
En tant que croyante ! Super intégriste, sa bondieuserie. Et puis encore une fois, qu’est-ce que cela vient foutre en matière de protestation politique, la France comme la Russie étant des Etats qui se réclament de la laïcité ? Je ne crois pas être moins croyante qu’elle - j’espère seulement l’être de façon moins conne - mais pour tout ce qui concerne l’Etat, les institutions et la vie publique je suis farouchement laïcarde. La religion - toutes les Eglises et obédiences - dans les foyers et les lieux de culte. Neutralité dans tous les espaces publics.
Procureur de luxe (?) de Poutine et Mgr Kirill, elle nous ressort quasi l’acte d’accusation de la juge du tribunal de Moscou ais-je lu entre autres articles sur Le Figaro : « Une église n’est pas un lieu pour pouvoir manifester - apprécier la syntaxe ! - on peut manifester autrement. Une église est un lieu de recueillement, et c'est un sacrilège »… Déclaration reprise par 20 Minutes Mireille Mathieu dénonce le « sacrilège » des Pussy Riot (5 sept. 2012) et je peux vous affirmer que les commentaires n’étaient guère tendres envers cette « rallye-bobonne » selon l’expression d’une copine de pension.
Sacrilège ! Si elle avait quelque culture, elle saurait qu’au Moyen-Age les églises, cathédrales et autres lieux de culte étaient largement ouverts à des activités théâtrales. « Maison du peuple » et « Maison de la culture » avant la lettre. D’abord à l’intérieur même pour les « miracles » et les « mystères » d’inspiration religieuse. Pour l’édification morale autant qu’intellectuelle du bon peuple. Ensuite, furent joués sur des tréteaux dressés sur le parvis « farces » et « soties » (issues du Carnaval) dans la veine purement humoristique. Par ailleurs, j’ai lu à plusieurs reprises dans différents ouvrages sur le Moyen-Age que précisément lors de telles fêtes - Mardi gras, particulièrement - y compris à l’intérieur des lieux de culte, une certaine licence était admise. Exutoire nécessaire - catharsis - pour supporter à tous les autres moments de la vie, la sévérité des règles et les duretés de l'existence.
Cette mémorable interview à la télévision d’Etat eut lieu alors que Mireille Mathieu assistait à un festival de musique militaire… Tout un programme ! Surtout en ayant appris il y a peu de temps en écoutant France Info que Vladimir Poutine avait le projet d’engloutir une fortune pour développer l’armée en Russie. Le bon peuple pourra toujours crever de misère. La Chine se réarmant également à toute berzingue (voulant évidemment devenir le maître du monde) assisterons-nous au retour de la « Guerre froide » de l'Occident avec les deux plus grandes puissances totalitaires ?
Mireille Mathieu a son rond de serviette quasi en permanence à Moscou. Mieux encore : « En 2008, elle avait donné un concert dans l'un des palais du Kremlin, en présence notamment de Vladimir Poutine et du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, en visite à Moscou ». L’histoire ne dit pas si elle l’avait embrassé sur la bouche à la mode russe… Beark ! C’est entre autres articles ce qu’indique Le Parisien Mathieu réclame « l’indulgence » (5 sept. 2012) « En tant que femme, artiste et chrétienne, je demande l'indulgence pour ces trois jeunes filles »
Seul hic au tableau : la télévision russe a tout simplement squeezé ce passage ! La pauvre nigaude ! Prise à son propre piège. Comme si la censure n’était pas le BA-ba des dictatures. Elle existe déjà parfois dans nos démocraties, à plus forte raison dans ces régimes pourris jusqu’à l’os. Toujours est-il que le fait fut signalé entre autres par un article de Pierre Avril et Mathilde Cesbron dans les pages du Figaro consacrées à la musique Pussy Riot : la TV russe avoue avoir coupé Mireille Mathieu (6 sept. 2012) ce qui marrit très fort la donzelle au point que j’appris sur le site Romandie.ch (les Suisses ont dû bien se foutre de sa tronche !) que Mireille Mathieu s’était fendue d’un communiqué pour dénoncer la censure d’une chaîne russe (5 sept. 2012).
Les joyeux lurons du blog Big Browser du Monde ne la ratèrent pas VOIX DE SON MAÎTRE – Mireille Mathieu, les Pussy Riot et la censure de la télé russe (6 sept. 2012). Leurs titres sont toujours un petit régal d’humour. Je noterais au passage qu’il n’est guère étonnant que Mireille Mathieu s’accommodât parfaitement à la férule d’un dictateur et n’ait nulle envie d’être une « femme libérée même si ce n‘est pas facile » telle que le chantait Cookie Dingler. Il est connu que Johnny Stark, l’impresario qui la lança et mena plusieurs années sa carrière ne lui laissa jamais aucune liberté… « Oh ! Johnny fais moi mal ! ».
Toujours est-il que Vladislav Chekoïan - le directeur des programmes de la tranche matinale de TV Tsentr - a pris les journalistes de l’AFP pour des guiches en affirmant « qu’après vérification des enregistrements, il n’y a pas cette phrase : là où s’arrête ce que nous avons diffusé, s’arrête l’enregistrement. Il s’agit probablement d’un malentendu, Mireille Mathieu a pu prononcer cette phrase dans une autre interview. Nous sommes prêts à communiquer les enregistrements ».
M’sieur l’apparatchik servile, if you please, n’aggravez pas votre cas. Votre télé est une télé de merde comme toutes celles qui complaisent à Vladimir Poutine. Vous êtes déjà dans le collimateur des démocrates du monde entier pour la censure. Vous devenez la risée des internautes.
Mais je vous offre une petite cerise sur le gâteau. Par le plus grand des hasards et ces télescopages qui manquent rarement dans les infos, je vis sur le même blog Big Browser le titre d’un article concernant Vladimir Poutine VIE DES BÊTES – Vladimir Poutine va guider un vol de grues sauvages à travers le ciel sibérien (Le Monde 5 sept. 2012). Tordant ! Fort heureusement, j'avais fini mon café sinon j’éclatai tellement de rire qu’une fois de plus j’aurais encore craché sur mon clavier.
Or donc, j’y appris que ce week-end, à l’occasion de son déplacement à Vladivostok pour le Forum de coopération économique Asie-Pacifique, il doit faire une halte « pour mener pour mener un groupe de ces oiseaux extrêmement rares dans la première étape de leur migration de quelque 5 000 kilomètres et qu’il Il pilotera lui-même un deltaplane motorisé et portera un vêtement blanc et un faux bec, afin de ne pas effrayer les volatiles, selon l'ornithologue Yuri Markin, qui dirige la réserve naturelle d'Oksk, où les oiseaux ont grandi ». L’article rappelant au passage toutes les occasions que saisit Vladimir Poutine pour faire étalage de sa virilité dans la nature.
Un « faux bec » ! Cela convient parfaitement à un faux-derche de son espèce (non animale) qui offre au monde l’image frelatée d’une démo-cratie Canada Dry.
Il est dommage que le deltaplane ne fût pas biplace : il aurait pu y embarquer Mireille Mathieu. Elle aurait fait parfaitement illusion comme bécasse. Plutôt que les grues - je ne lui ferais pas cette injure ! - il eût été plaisant que ce fussent des « oies » sauvages ce qui s’appliquerait fort bien à son cas.
Mais comme elle ne l'a pas accompagné - je ne souhaite aucun mal à Mireille Mathieu, elle n’a droit qu’à mon mépris le plus total - et pouvant être une parfaite salope dans mon genre, je n'aurais versé aucune larme si l’aile delta de Vladimir Poutine se fût abîmée quelque part sur la route de Vladivostok.