Elle a craqué il y a quelques jours et est passée à côté de la mort. Mais la chanteuse n’est pas sortie de l’auberge. «Je me meurs», avoue-t-elle.
Tout le monde le sait depuis quelques jours, Tina Glamour a tenté de se donner la mort. La chanteuse qui se dit fatiguée de souffrir a voulu mettre fin à la galère qu’elle vit, en se suicidant. Mais elle a été sauvée de justesse.
Nous avons rencontré Tina il y a trois jours dans son appartement à Angré. La Glamour était visiblement encore secouée par les effets de son suicide manqué. Elle avait bu un mélange de plusieurs médicaments. Et c’est une chance si elle s’en est sortie.
«Je reconnais que j’ai eu un moment de faiblesse», a-t-elle avoué. Avant d’expliquer : «Je souffre. Vous voyez, je ne parviens plus à subvenir à mes besoins quotidiens. Tout le monde m’a abandonnée. Même mon fils, je ne le vois pas. Pour une maman, c’est toujours réconfortant de savoir que ses enfants s’inquiètent pour elle. Mais moi…»
C’est vrai que ces derniers temps, la situation de la chanteuse n’est pas du tout rose. Elle n’arrive plus à payer le loyer de l’appartement qu’elle occupe depuis un an. Le propriétaire lui a déjà brandi un référé d’expulsion. Aujourd’hui, elle doit solder ses arriérés ou quitter les lieux. Mais Tina sait qu’elle n’a pas d’autre choix que de partir et trouver un local au loyer bien plus raisonnable. Mais comment une chanteuse de talent comme Tina peut-elle en arriver aujourd’hui à tenter le suicide ou à lancer un véritable SOS ? Pour le comprendre, il faut remonter la carrière de l’artiste.
Après avoir montré ses qualités avec Wompi, au sein du groupe RAS avec la chanson «Love me blague me», la chanteuse alors Tina Spencer se lance dans une aventure solo. Sa voix, mais surtout son jeu de scène surprennent et émeuvent plus d’un. On ne parle que d’elle dans les maquis, mais aussi dans les foyers. On lui reproche de dévoiler beaucoup trop ses cuisses. Mais elle, elle ne s’arrête pas. C’est ça sa façon de faire le show. Elle ira même parfois plus loin. Et pendant que certains la critiquent sans concession, d’autres (les hommes en général) se cachent pour aller voir la Spendja dans ses œuvres. Et dès lors, se libèrent des chanteuses ivoiriennes qui osent (à leur tour) montrer leurs cuisses et autres avantages. Mais, entre temps, on lui a déjà collé à Tina une réputation qui ne la quittera plus. Elle est classée ‘’X’’. Et, dès lors, elle va vivre son art comme une marginale. Sa vie avec les hommes et leurs séparations (avec Wompi et Kassiry), les frasques, etc. ont apporté de l’eau au moulin de ses détracteurs. Obligeant la chanteuse à se battre chaque jour (comme un homme) dans un milieu impitoyable du show-biz pour s’en sortir.Mais elle ne s’en est toujours pas sortie. Et depuis trois ans (après la mort de son père), Tina vit repliée sur elle-même. Elle essaie de reconstruire sa vie.Difficilement. Elle vit seule. Sans un homme pour partager son quotidien. Pour assurer son équilibre. Toutes les nuits, elle se retrouve seule sur son «matelas glacé». Pas de bras pour l’enlacer, pas une poitrine masculine sur laquelle poser sa tête après une journée pénible. Personne. Pas même une servante. Une situation pénible qui lui fait dire, exaspérée : «Je ne suis plus une femme. Je suis un mec désormais.» Tina espère qu’elle trouvera les moyens de sortir de cette mauvaise passe. «D’autres femmes, à ma place n’auraient pas hésité à se prostituer, dit-elle. Mais moi, je ne peux pas. Je préfère crier fort et demander de l’aide aux personnes de bonne volonté.» Et son fils Arafat dans tout ça ? «C’est vrai, je ne le vois pas, mais je ne supporte pas qu’on raconte que je maudis mon enfant. Je ne maudis pas mon fils. Ceux que je maudis, ce sont ces gens qui bouffent son argent et l’empêchent de venir vers moi», dit-elle.Par R. Jordan