Hier soir, je regardais "la nouvelle star" à la télévision. En général, devant cet engin bruyant et disgracieux, je cruciverbe, ou je lis un bon livre. Pourtant, hier soir, cette émission m'a surpris. On y voit des candidats qui passent des étapes en chanson, et à chaque fois, il y a des éliminatoires et des déçus. Jusqu'ici, rien de bien surprenant. L'humain a toujours eu un faible pour les jeux du cirque, il aime voir s'écrouler les autres, et aime plébisciter le vainqueur, jusqu'à l'ériger au rang de dieu, de STAR. A la seconde partie de l'émission, les choses se sont corsées. Vingt-sept aspirants chanteurs des deux sexes sont retenus, mais seulement quinze d'entre eux franchiront le cap et entreront à Baltard dans le "grand cirque".
J'ai été surpris par la similitude de situation entre eux et les aspirants écrivains qui envoient des manuscrits par la poste. Dans les maisons d'édition, les éliminatoires sont rapides, nets, sans regret, ne laissant aucun espoir aux impétrants dépités. Certains, feront l'objet d'une petite attention, parce qu'ils se détachent un peu et, très peu feront l'objet d'une étude plus complète car ils apportent quelque chose de nouveau, qu'ils envisage un regard différent, ou qu'ils savent toucher.
Ceux qui sont sélectionnés, pour continuer l'aventure du showbiz, en sont au même stade que ceux qui ont un manuscrit à l'étude dans un comité de lecture. Dans les deux cas de figure, dans des genres différents, ils sont sélectionnés pour avoir un potentiel. Pourtant, rien n'est encore acquis. La nouvelle star a auditionné plus de vingt-cinq mille candidats et un seulement sera retenu, emportera la coupe, touchera le saint des saints, soit 0.004 % de chance d'être "l'élu". C'est très peu ! On lit parfois, bien que les chiffres soient tenus secret, que 60376 titres ont été publiés en 2007 en France (source FR3). Le portail du livre donne le chiffre de 1 sur 10000 ayant des chances d'être édité, soit 0.001% de chance possible. Ce qui représenterait, d'après les chiffres de la république des lettres environ 10 % de premier roman sur la masse globale des livres édités chaque année en France.
Les chiffres sont toujours difficiles à interpréter, les éditeurs communiquent peu ce genre d'information, mais il est à retenir que faire publier un roman reste très difficile, long et coûteux en énergie.
Pour info : Mes lettres de refus ont été consultées environ 3000 fois en six mois par les internautes. Mes pages les plus visitées parlent de la difficulté de se faire éditer, CQFD