Dans un futur apocalyptique, les vampires règnent sur le monde. Les humains vivent dans la crainte des suceurs de sang. D, un chasseur de vampires, est sommé par un village de retrouver une fille, enlevée par un noble (autre appellation des vampires puissants). Mais D n’est pas un homme ordinaire. C’est un dhampire, mi-homme, mi-vampire.
La couverture du DVD m’avait séduite et le résumé me plaisait bien. Qu’en est-il du résultat?
Comme je le disais donc, la couverture m’avait attiré car je la trouvais noire à souhait (et jolie, ça compte aussi). Mais avec le temps, j’ai aussi appris à être prudent car il nous arrive d’être déçu. Heureusement, ce n’est pas le cas ici. Pendant un moment, j’ai eu peur de voir une sorte de Twilight avec des vampires plus amoureux que sanguinaires (je sais que je vise souvent le film mais il a réussi à me traumatiser). Mais il ne s’agit en fait que de l’élément déclencheur à la trame principale. On s’en rend compte très vite quand on voit le monde chaotique, les nombreux problèmes que connaissent la population, le caractère parfois brutal des nobles et les Hunter, véritables machines à tuer qui n’ont plus rien d’humain. L’ambiance noire prend peu à peu le pas sur tout le reste et l’amourette du départ permet une meilleure approche de cette atmosphère obscure. Le contraste est plus flagrant et les vingt dernières minutes sont vraiment prenantes (d’accord, plus de la moitié du film l’est mais j’ai particulièrement apprécié ces minutes).
Mais le point fort incontestable du film est D. Il résume à lui seul le film, son atmosphère, les contradiction que l’on peut voir et son épilogue. Comme mentionné dans le résumé, c’est un dhampire (souvent appelé « dumpeal » mais je pense que c’est une erreur de traduction. Ca serait pas la première fois). Il est mi-homme, mi-vampire, mais plus on le voit, plus on le sent proche des vampires. A vrai dire, il est difficile de le voir humain, même un minimum. Seul son comportement peut le faire passer pour tel. Il est l’archétype du grand brun ténébreux, peu causant mais toutefois disposé à aider ceux qui ont besoin de lui, sans forcément inclure une question d’argent. Véritable mystère à lui tout seul, on sait malheureusement peu de choses à son sujet (même pas du tout en réalité). Tout ce que l’on peut voir, c’est qu’il possède une force incroyable, des capacités surhumaines et qu’il a un curieux locataire dans sa main gauche. Mais pour ce qui concerne son passé, son parcours ou ses véritables facultés, c’est le désert le plus total, excepté son origine qui est plus ou moins mentionnée il me semble (et encore, de manière ultra concise).
D est un paradoxe à lui seul, symbole du Yin et du Yang. Après tout, il partage le sang de deux espèces qui se battent depuis longtemps. Et ce que j’ai aimé, c’est sa difficulté à trouver sa place dans un monde qui le rejette sans cesse. Les humains le voient comme un vampire et les vampires le voient comme un traitre à leur sang (en plus, c’est un Hunter, ce qui n’arrange rien). Pourtant, même quand il est rejeté par les humains, il ne laisse rien paraitre de ce qu’il ressent. En souffre-t-il? S’en moque-t-il royalement? Est-il en colère? C’est un mystère. Son manque de réaction laisse le spectateur voir ce qu’il veut mais personnellement, je pense qu’il souffre de la solitude. Pourquoi? A la manière dont il se comporte avec les autres. Il ne recherche certes pas la compagnie (encore que, j’y vois plus un moyen de se protéger afin de ne pas trop souffrir) mais il est incapable de laisser un humain mourir sous ses yeux, si ce dernier n’a pas un mauvais fond. De plus, je ne pense pas non plus qu’il déteste les vampires, même s’il se sent plus proche des humains. Il se contente de faire son travail mais n’y prend pas vraiment de plaisir (voir la fin, vous comprendrez mieux).
L’autre personnage que j’ai apprécié est Leila, une Hunter qui opère avec ses frères, et s’affiche comme une rivale de D dans la mission. Son aversion pour les vampires est claire mais son comportement vis à vis du dhampire est plus complexe. Je dirai qu’elle a l’image de D, c’est à dire une contradiction. Elle sait qu’elle devrait le haïr et le tuer mais quelque chose la retient, sans qu’elle sache vraiment quoi. La plupart du film tourne autour de ce point, la dualité constante du personnage principal. Ombre et lumière, nuit et jour. Et cette dualité finit par toucher les autres personnages qui regardent plus loin que le bout de leur nez et qui prennent le temps de comprendre la manière dont fonctionne le monde. En effet, mis à part son origine vampire, D n’est pas si différent des humains. Ils ont tous une part d’ombre et de lumière, plus ou moins équilibrée selon les situations. Et Leila possède aussi cette opposition sauf que, comme le héros, elle en a conscience. Elle sait aussi que les humains ne sont pas parfaits et qu’ils peuvent se montrer cruels, autant que bons.
Vampire Hunter D Bloodlust est donc un bon film et j’ajouterai que pour approfondir le film, il faut se lancer dans le manga, qui plus détaillé (et qui change également un peu l’histoire du film). On apprend des choses sur D, sur son passé, ses capacités, même s’il reste encore très mystérieux. Mais le film vaut vraiment le détour.