F1: Eric Boullier trop prétentieux en affichant Lotus futur possible championne ?

© LAT / Lotus

Sur le site F1i, Eric Boullier laissait entendre une maxime selon laquelle « Lotus demeure convaincue qu’elle peut se battre pour le titre mondial jusqu’à la fin de la saison. ».

A mi-championnat cela restait éventuellement UNE simple probabilité. Personnellement (Alors que c’est l’équipe, avec Ferrari que je soutient le plus cette année). Personnellement, je n’y crois pas un seul instant. A cela, plusieurs raisons:

1) Lotus ne roule qu’avec un pilote et demi: Kimi Räikkönen, actuel troisième du championnat pilote, et qui, sans les différents ratés de Lotus depuis le saison ne devrait se trouver qu’à une pincée de points du magique Fernando Alonso. C’est que ces deux là se ressemblent: Même lorsque la voiture est mauvaise, ils arrivent à en tirer la quintessence, un peu comme Ronnie Peterson, le suédois (Sacré vice Champion du monde à titre posthume en 1978, sur… Lotus) que les plus jeunes d’entre vous ne connaissent pas, dans les 70′s qui conduisait alors sa March comme si sa voiture était celle d’un Top Team, alors que cette dernière, cette année là, était une véritable purge. Je parlais des ratés de Lotus: Dès les essais de pré-saison, on avait déja découvert un petit soucis de châssis sur la E20 de Grosjean, souci qui fût réglé par la suite, mais qui fait perdre du temps. Ensuite, il y eut l’histoire de la direction de Kimi, qui a trainé durant de semaines, voire des mois, avant que les ingénieurs de chez Lotus ne trouve un compromis à peu près potable pour le finnois. Autre petit raté, la voiture fait partie des meilleures, sauf en cas de temps frais et humide, ou elle traine en milieu de peloton. Dernier raté en date, l’ingénieur de course de Kimi qui lui demande d’aller plus vite à Spa. Ce dernier lui répondra sèchement: Donnez moi toute la puissance moteur alors! Un double DRS qui devait arriver fin Août, et qui ne sera monté qu’à Suzuka, alors que ce dernier, même s’il ne fonctionnait pas bien, aurait pu, sur 1h30 de course fonctionner comme par magie. Toutes ces petites choses font que Lotus décroche légèrement au constructeur, alors qu’intrinsèquement, leur voiture est techniquement meilleure que la MacLaren, qui a creusé un gros écart. Sans Kimi, Lotus naviguerait simplement dans le ventre mou à se battre (ou se faire) battre par des Sauber ou des Williams.

2) Le « problème Grosjean ». Quand un pilote arrive à la dernière place en terme de nombres de tours courus depuis le début de saison, c’est qu’il y a un problème. avec Romain, c’est noir ou blanc. Blanc, quand il démarre bien, et finit plusieurs fois sur le podium, et noir quand ce dernier joue au bowling avec ses camarades ou se vautre lamentablement dès les premiers tours d’un GP, Spa Francorchamps ayant d’ailleurs été sa meilleure réalisation à ce jour, sans doute une des plus belles de ces 5 dernières années. Statistiquement, si Romain avait couru tout les GP et scorer honorablement, Lotus serait à la seconde place constructeurs, si ce n’est la première. Ferrari a d’ailleurs eu le même souci en début de saison ave Massa, qui, lui, au moins a fini toutes ses courses.

3) L’argent. Malgré Genii Capital, Total et Rexona, Lotus n’a pas autant d’infrastructures et d’outils d’analyse financières techniques, ni même d’ailleurs le budget de RedBull, Ferrari ou de la toute puissante entité MacLaren. Le double DRS présent à Suzuka sera sans doute le dernier développement de la voiture jusqu’à la fin de saison.

3 détails, malheureusement, en F1; qui est une technologie de pointe, au même titre que l’astrophysique;qui ne pardonnent pas. Chaque détail compte, et si vous n’êtes pas parfaits, vous ne pouvez pas gagner. Comme le dit Räikkönnen: « Finir second sur le podium ne m’intéresse pas. Finir second, c’est une place de perdant. » Voila qui est dit et résume assez bien la situation.

“Nous savions que nous allions un peu souffrir à Monza et c’est exactement ce qui s’est passé, mais le championnat est toujours faisable, en particulier avec les courses à venir qui nous conviendront beaucoup mieux“, a confié le team principal Eric Boullier.

Oui, sauf que des promesses, il en a faites, et un peu comme nos chefs d’états, on ne voit pas grand chose venir. La E20 n’a PLUS le niveau pour lutter avec des voitures a priori pourtant inférieures mais conduites par des furieux (Hamilton,Vettel et Alonso).

“Nous avons quelques évolutions pour Singapour, et nous estimons que le niveau d’appui et le tracé devraient bien nous convenir car nous étions rapides à Budapest et Monaco. Le Japon devrait également nous convenir, surtout si nous y apportons notre double DRS. Je pense que ça va être une fin de saison intéressante.”

Intéressantes certes, mais comme en Hongrie, Lotus ne gagnera pas, elle aura cette éternelle place de « perdant ». Ce qui en fin de saison, pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’écurie (J’en parle dans un prochain article sur les transferts).

Je pense qu’Eric Boullier, tout heureux de voir Raikkonen à telle fête s’est un peu trop monté le bourrichon, comme on le dit, et qu’il en perd un peu tout réalisme. Lotus luttera surement avec Mercedes et Sauber, mais je ne la voit ni gagner le titre pilote (Qui, statistiquement devrait revenir à Fernando), ni le constructeur (Qui ira a Red Bull, car ils arrivent à être très constants, sans résultats majeurs pourtant).

Pour son futur, Mr Boullier devra réviser plusieurs choses: Malheureusement pour les fans Français, dégager Romain Grosjean, qui lui a fait perdre, on peut le dire, le titre constructeur, et amener une voiture encore meilleure, car, à ce niveau là, on ne peut pas se permettre du n’importe quoi.