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DRAGONVILLE, t.2 - Encre de Michèle Plomer

Par Venise19 @VeniseLandry
DRAGONVILLE, t.2 - Encre de Michèle PlomerLa librairie Vaugeois craque : "En 1910, Li le beau a quitté son amoureuse dragon et la Chine pour se retrouver sur un bateau en direction de Vancouver. Ce n’est pas facile d’être le seul Chinois en première classe sur un grand paquebot. En 2010, Sylvie ouvre sa boutique de chinoiseries, sauf qu’on lui met des bâtons dans les roues". (suite ....)
Vous ne pouvez pas savoir combien je suis admirative devant un résumé aussi efficace et juste. Je me sers de la plume de Marie-Hélène Vaugeois, par crainte de manquer de concision pour situer ce tome 2 de Dragonville. Lorsque je plonge dans cette histoire à longue haleine (il y aura un 3e tome), je m’engouffre dans le mystère, jusqu’à en perdre mes points de repère de commentatrice ... je suis d’accord avec vous, c’est bon signe !
Toujours la même tactique de l’auteure, les chapitres sont groupés par trois environ et alternent d’un siècle (1910) à l’autre (2010), d’un personnage, Sylvie, la Québécoise, à l’autre, Li, le Chinois. Li sur son bateau vise la terre, Sylvie de sa maison sur la pointe de L’Ancre vise la mer. Les ponts ont été jetés dans le tome 1, Porcelaine le lecteur commence à les traverser dans le 2, y avançant doucement le pied. On tente de tirer des lignes entre des points de repère, un profilage de moins en moins flou se dessine. La hâte est grande de voir le tableau en entier avec ses contours clairs, probablement lumineux. Mais pas question de brusquer le mystère qui aime prendre son temps sous la plume de Michèle Plomer !
Le grand-père de Sylvie était capitaine de bateau et ramenait de la porcelaine de Chine, que Sylvie découvre, comme des trésors dans des recoins de la maison ancestrale. Est-ce qu’ils contiendraient des messages encodés ? On passe aussi du temps dans la boutique de Sylvie qui s’installe à grands frais d’énergie. Manque de guigne son proprio lui en veut, et alléluia, la relation avec son ami d’enfance se précise.
Plane du mystère en 2010, mais jamais autant qu’en 1910, où Li joue sa peau. Même ambiance qu’au cœur d’un roman d’espionnage. Autant les chapitres de 2010 sont terre à terre et rassurants, malgré quelques intrigues, autant c’est sombre et inquiétant en 1910 avec les ennemis qui sourient, les couteaux qui volent bas, les menaces déguisés en gentillesses. Les sauve-qui-peut sont monnaie courante. Li doit jouer de sa beauté, cultiver l’art d’être imperturbable, sinon il est cuit. Il se prépare à son arrivée au Canada, marionnette intelligente obligé de manigancer. Heureusement, l’aide surnaturelle de sa bien-aimée plane au-dessus de sa tête. 
J’ai remarqué plus que jamais combien le style de Michèle Plomer est pointilleux. L’auteure approche son objectif du sujet, ou de l’objet, et le détaille minutieusement. C'est du petit-point ! Si elle était cinéaste, je gage qu'il y aurait plusieurs plans rapprochés. Un détail, dans les premières pages, j’ai remarqué que revenaient très souvent le « comme » ... comme pour appuyer le dire par l’image ! Cette répétition dilue l’effet et peut devenir agaçant. Mais plus j’avançais dans ma lecture, et plus le style s’allégeait de cette manie, l’auteure – ou moi ? – se laissant emporter par l’action.
Si votre âme voyageuse est aimantée par le parfum mystérieux de la Chine, êtes fasciné par le pouvoir de la beauté, que vous aimez les histoires qui vous enveloppent d'une brume ensoleillée, Porcelaine t. 1 et Encre t. 2 seront vos livres de chevet en attendant avec impatience le tome 3.
Dragonville, Encre t. 2, Michèle Plomer, Éditions Marchand de Feuilles, 313 p. mars 2012.

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