Ramses 2013

Publié le 12 septembre 2012 par Egea

Ce matin, à l'IFRI, se tenait la présentation officielle du RAMSES 2013, le rapport annuel de l'institut. J'y étais invité, puisque j'ai commis un article sur L'OTAN après le sommet de Chicago. Cette présentation a été l'occasion d'un exposé introductif d'Elisabeth Guigou (présidente de la commission affaires étrangères de l'AN), puis d'interventions d'Eric Israelewicz (Le Monde), Philippe Moreau-Desfarges (IFRI, coordonnateur du RAMSES) et Th. de Montbrial, président fondateur. J'en ai tiré qq idées que voici....

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1/ E. Israelewicz : Il y a une triple crise financière, économique et écologique. Or, les trois tentatives de régulation internationale pour y faire face ont échoué : Los Cabos (G 20), Doha (OMC) et Rio (Ecolo) se sont conclus par des échecs (j'oserai ajouter : qui n'ont même pas été retentissants!). Il n'y a plus que des accords bilatéraux ou régionaux, et plus d'accord global alors que le monde en réseau l'est. C'est contradictoire.

2/ Ph. Moreau-desfarges. Plus optimiste, car nous vivons une révolution à quatre dimensions : la mondialisation, l'accélération des rythmes historiques, la planétarisation des luttes sociales (si la moitié de la population mondiale appartient aux couches moyennes, remarquons l'opposition entre les classes moyennes qui s'appauvrissent -celles des pays développés - et celles qui s'enrichissent -celles des émergents), et la construction de mécanismes de régulation planétaire.

3/ Th. de Montrbial est revenu sur la crise syrienne : Nous fabriquons au Moyen-Orient un nouveau conflit Est-Ouest, très différent de celui d'autrefois. L'ASL est une mosaïque, non structurée et à laquelle s'agrègent plein de ferments d'AQ. Ça va durer longtemps en Syrie, et ce sera sanglant, (guerre civile avec risque de recommunautarisation à l’issue). Les acteurs régionaux sont en désaccord : Israël ne pense qu'à l'Iran, la Turquie a cru que ses succès économiques suffisaient à remodeler la zone et se trouve maintenant fort embarrassée, l’Égypte est mystérieuse, et l'Iran ne veut pas assouplir sa position (discours pan-islamique).

Selon lui, au plan mondial, le différend est majeur. Les Russes (et les Chinois) sont convaincus de deux choses : l'approche occidentale de l'islamisme est folle, et les Occidentaux n'ont d'autre ambition que de déstabiliser leur régime (cf. la tonalité de la presse occidentale). Enfin, la crise syrienne est l'occasion de revenir au Moyen-Orient dont ils avaient été exclus depuis deux décennies (sans même parler du sentiment d'avoir été floués dans l'affaire libyenne).

Il note en fin de compte que l'Iran se tourne vers l'Asie, et notamment la Chine. Et de citer René Grousset (le spécialiste de l'Asie dans les années 50-60), pour qui l'Iran est asiatique.

O. Kempf