Bachir Lazhar a quitté l'Algérie pour le Québec. par chance il trouve un poste d'enseignant. Du drame qui l'a fait fuir son pays et perdre sa famille, il ne parle pas. Dans sa classe, des élèves marqués, notemment Alice et Simon. Du suicide de leur ancienne maîtresse d'école, ils ne parlent pas. ou mal. Ou difficilement. Et difficile pour Monsieur Lazhar d'expliquer le geste ultime de sa prédécésseure, de consoler les enfants, de soulager leur douleur, quand la politique éducative préfère confier la tâche à une psychologue extérieure, éviter de soulever le problème, interdire tout contact tactile entre professeur et élève.On a beaucoup souligné la grande interprétation de Fellag, je retiens surtout celle des enfants, Sophie Nélisse (Alice) et Emilien Néron (Simon), exceptionnels.
Heureusement, le film ne se perd pas dans une aventure amoureuse entre Lazhar et Claire, la prof de théâtre, malgré l'insistance de cette dernière...Le suicide est finalement plus un prétexte pour que le film aborde avec intelligence l'enfance et les drames auxquels elle peut être confrontée, notamment en milieu scolaire : la violence, la méchanceté, la honte ; et les contradictions des polititiques d'éducation en milieu scolaire : faire face à l'urgence en respectant les lenteurs administratives des protocoles, parler pour soigner mais pas tout le temps et avec distance, soutenir les élèves sans les épauler...
Un très beau film qui nous tire des petites larmes pleines d'humanité et de nostalgie de l'enfance.
L'avis de Boustoune - Angle(s) de vue