Walea Dive Resort : le luxe peut avoir un goût amer

Par Laboiteavoyage @laboiteavoyage

Récit

Le Walea Dive Resort, c’est la classe. Un luxe auquel on n’est pas habitués. On y débarque de nuit, gentiment accueillis par Lele (prononcez Lélé, de son vrai nom Manuele), le propriétaire italien.

En arrivant au bungalow, notre mâchoire se décroche : l’intérieur est magnifique, on dirait une cabine de bateau de croisière. Tout est en bois, le lit est immense, la salle de bain est faite en pierres et mosaïque, la robinetterie brille… Et il y a même un dressing ! On sent que tout ça a été conçu et décoré avec goût. Il faut dire que dans son ancienne vie, Lele était architecte d’intérieur. Nous, on reste bouche bée devant notre super piaule !

Pendant les trois jours passés à Walea, on n’aura d’ailleurs de cesse de s’émerveiller. La bouffe est à tomber : fusion entre cuisine italienne, indonésienne et indienne, une tuerie. Tout est ultra-clean, notre chambre est faite tous les matins. Les paysages de Waleabahi sont splendides, la plongée est top (article à venir), et en plus, y’a un jacuzzi gratos et un salon de massage (payant).

Le personnel est aux petits oignons. Ils sont nombreux à être employés ici, et ont tous un grand sens du service. On sent que Lele les mène à la baguette. Du coup, malgré leur gentillesse, c’est moins chaleureux qu’à Fadhila Cottages, un autre resort de l’archipel, tenus par des locaux, où l’on a séjourné en octobre dernier, et où l’on retourne juste après. Vu le standing ici, pas de copinage possible entre personnel et clients.

Cela dit au bout du deuxième jour, l’équipe des divemasters commence à comprendre qu’on n’est pas des clients tout à fait comme les autres. Alors ils se détendent, se laissent aller à plus de familiarité avec nous.

Et pourquoi on n’est pas de clients comme les autres ? Parce qu’on est les seuls à ne rester que trois nuits. Normalement, ça ne se fait pas à Walea : le séjour minimum (annoncé sur le site) c’est cinq nuits, pour la simple et bonne raison que les transferts vers le continent ne se font que le lundi et le samedi. Et quand on a fait le trajet pour atteindre l’île, ça n’a pas beaucoup de sens d’arriver le samedi soir pour repartir le lundi matin.

Mais nous, on avait négocié autre chose par mail avec Simona, l’autre propriétaire de Walea : rester trois jours et trois nuits, puis aller à Fadhila Cottages (au centre de l’archipel) par nos propres moyens. Tout ça était arrangé avec Saiful, le manager de Fadhila. Du coup quand on est arrivés le lundi, le staff s’attendait à nous voir rester au moins jusqu’au samedi.

Et puis il y a le fait qu’on baragouine l’indonésien. Et là on marque tout de suite un point. Eux qui ne voient presque que des Italiens, qui souvent parlent tout juste trois mots d’anglais, ça leur a fait bizarre et plaisir de nous entendre nous adresser à eux dans leur langue. Fatalement, ça rapproche.

Le grand « mais » qui gâche tout

Walea, on a adoré. Oui mais. Tout sauf ce qui s’est passé la veille de notre départ. De retour de l’excursion à Tanjung Keramat, une surprise nous attend sur le ponton de Walea. Notre ami Saiful est là ! Il est accompagné d’Arman, et d’un certain Ojo, que nous n’avions pas rencontré l’an dernier. Le joli petit bateau de bois de Katupat, peint en jaune et bleu, trône modestement au milieu des gros bateaux blancs de Walea. Quelle joie de les voir, on avait tellement hâte de les retrouver !

Ils ne devaient arriver que le lendemain matin, mais ils ont préféré partir bien en avance, pour être sûrs de ne pas être en retard au rendez-vous. La mer aurait pu être mauvaise. Et puis ils naviguent à vue, et n’ont pas l’habitude de venir dans ce coin de l’archipel. Il n’avait donc pas d’idée précise du temps de trajet. Saiful est un homme prévoyant, et qui tient ses engagements. Il nous explique qu’il était tellement content de nous revoir, qu’il ne concevait pas de débarquer à la bourre. C’est touchant.

D’autant que les trois compères vont passer la nuit sur leur petit bateau, à même le plancher. Ils nous disent que ce n’est pas un problème, mais on verra bien, le lendemain, que la nuit n’a pas été fameuse.

Là où ça cloche, c’est l’attitude de Lele, le propriétaire de Walea. En gros il n’apprécie pas cette invasion de locaux sur son territoire. Si bien qu’après quelques minutes, il les vire (en indonésien, pour ne pas qu’on comprenne tout) de la terrasse de notre bungalow, pour les envoyer avec le staff, derrière le restaurant. Là on voit rouge. Les Indonésiens avec les Indonésiens, cachés derrière ? C’est quoi ça ? Ce sont nos amis, on est clients, on n’a pas le droit de les recevoir un petit moment pour leur offrir un verre ? Ils viennent de se taper cinq heures de navigation, vont dormir sur leur bateau, c’est quoi le problème ? Un peu d’humanité Lele, dans ce pays qui est ta terre d’accueil depuis 15 ans.

Sur le coup on ne comprend pas bien, et Saiful nous dit que ce n’est pas grave. On va même voir Lele un peu plus tard pour lui dire qu’on est désolés qu’ils soient arrivés plus tôt, que ce n’était pas prévu comme ça. Et il nous dit qu’il n’y a pas de problème, mais ça pue l’hypocrisie. On décide de ne pas insister, mais on est verts.

Surtout quand on apprend le lendemain, sur le bateau de Katupat, comment Lele traite son personnel. Évidemment, les langues se sont déliées en présence de Saiful et de ses amis. Les salaires sont affligeants, ils n’ont pas le droit de manger du poisson ou du poulet, ni de se resservir. C’est une assiette de riz et de nouilles, parfois avec un œuf, et c’est tout. Quand on voit ce qui est réservé aux clients, c’est dégueulasse. Et là on revoit nos divemasters sur le ponton, nous faisant au revoir de la main : les pauvres, ils ont signé pour deux ans, on leur souhaite beaucoup de courage.

Voilà, notre belle image de Walea est bien entachée par cet épisode plus que détestable. Un souvenir détestable, qu’on n’est pas près d’oublier…
Mon conseil : adresse à éviter.

⊕ Infos pratiques

» Walea Dive Resort
Bungalow double (salle de douche, ventilateur) en pension complète 3 jours – 3 nuits : 423€ / personne
3 plongées / jour comprises (package 3 jours sur mesure)
Le séjour minimum est en principe de 5 jours, voire 7 :
- 5 nuits – 6 jours : 768€ / personne
- 7 nuits – 8 jours : 996€ / personne
ⓦ Walea Dive Resort

Carte

L’archipel des Togian : îles, villages et sites

Cliquez sur la carte pour l’agrandir.

Localisation des îles Togian