Le groupe aéronautique européen EADS et son concurrent britannique BAE Systems ont confirmé être en discussions pour une possible fusion, comme l’avait annoncé l’agence de presse Bloomberg. Selon les discussions en cours entre les deux groupes, le nouvel ensemble serait détenu à 60% par les actionnaires d’EADS et à 40% par ceux de BAE.
Si l’opération aboutissait, elle donnerait naissance à un géant de la construction aéronautique et de l’industrie de défense comparable au colosse américain Boeing. Sur un plan financier, EADS verserait 200 millions de livres (près de 250 millions d’euros) de dividende exceptionnel à ses actionnaires. Cette éventuelle fusion restera toutefois suspendue aux accords d’un "certain nombre" d’autorités gouvernementales et de la concurrence, rappellent les deux groupes qui se donnent jusqu’au 10 octobre pour annoncer une transaction ou y renoncer.
EADS et BAE Systems indiquent par ailleurs avoir entamé des discussions avec "une série de gouvernements", étant donné l’aspect "sensible" de leurs activités de défense "aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Espagne, en Arabie saoudite et en Australie entre autres". Ils comptent par ailleurs attribuer des "golden shares" dans le nouveau groupe aux gouvernements français, allemand et britannique afin de "remplacer l’action existante au profit du gouvernement britannique dans BAE et le pacte d’actionnaires dans EADS".
Les deux parties cherchent une formule permettant de maintenir l’indépendance de BAE au sein du futur groupe, afin de permettre à l’entreprise britannique de continuer de fournir l’armée américaine, selon une des sources interrogées par l’agence sous couvert d’anonymat. Les discussions sont arrivées à un stade avancé, mais ne sont pas finalisées et un échec est encore possible, ajoute Bloomberg.
Le cours de l’action EADS, qui avait initialement réagi positivement à la nouvelle, a fini en nette baisse à la clôture de 5,63% à 28 euros, soit la plus forte baisse du CAC 40. Le marché s’interroge sur les obstacles politiques à un tel projet. En revanche, l’action BAE Systems s’est envolé de 10,62% à 363,6 pence à la Bourse de Londres.
Source du texte : FIGARO.FR