Alors que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) alertent sur la pire épidémie de virus du Nil occidental, jamais connue par les Etats-Unis depuis le premier foyer américain de 1999, avec près de 2.000 infections et près de 90 décès en 2012, au même moment et « pour remettre les choses à leur place », le service météorologique américain (National Weather Service) rapporte une moyenne de 55 décès par la foudre chaque année aux États-Unis. Le West Nile est-il donc vraiment est-il vraiment une menace ou est-il trop médiatisé? Les dernières données, européennes comme américaines montrent néanmoins une circulation en recrudescence.
Le West Nile virus est un flavivirus, entraînant une fièvre brutale parfois des complications neurologiques mortelles. Les oiseaux infectés sont le réservoir naturel du virus, transmis à l'homme par l'intermédiaire des moustiques. Depuis son identification en Ouganda en 1937, le virus a été identifié dans diverses régions du globe, au Moyen-Orient, en Inde et en Europe. En 1999, aux Etats-Unis, 62 cas furent recensés dont 7 décès. En 2009, 663 cas avaient été recensés aux Etats-Unis donnant lieu à 30 décès.
Les CDC recommandent aujourd'hui de ne pas prendre le virus à la légère, car la maladie provoque une infection qui peut être fatale, surtout chez les personnes âgées, immunodéprimées ou les très jeunes enfants. Seul 1% des cas de West Nile vont donner lieu à des infections graves, 80% des infections restent asymptomatiques et environ 20% des cas entraîneront des symptômes plus légers comme des éruptions cutanées et des symptômes de type grippal. Il n'existe pas de traitement spécifique et la prise en charge actuelle est limitée à des soins de soutien.
Et en Europe ? En juillet dernier, le Centre hellénique for Disease Control and Prevention signalait les 2 premiers cas humain de virus du Nil occidental (VNO) en Grèce cette année. En étudiant l'épidémiologie de l'infection en Grèce depuis 2010, le Centre note une expansion géographique progressive de la transmission du West Nile dans tout le pays, avec cette année, une transmission très précoce, nécessitant une surveillance renforcée.
· En 2010, des cas humains ont été signalés dans plusieurs pays de l'UE: la Roumanie, la Hongrie, l'Italie, l'Espagne et la Grèce, déjà, avec 262 cas humains et 35 décès. Dans le même temps, des épidémies de virus du Nil occidental ont été signalées en provenance de Turquie et la Fédération de Russie.
· En 2011, 130 cas probables et confirmés autochtones d'infection ont été signalés dans l'UE, dont 69 cas confirmés et 31 cas probables en Grèce, et 207 dans les pays voisins.
· En 2012, des infections été signalées, mais chez des chevaux en Sardaigne et sur l'homme dans le sud de la Russie.
L'ECDC indique donc, qu'il est important que les professionnels de santé des autres États membres incluent l'infection par West Nile dans le diagnostic des personnes arrivant de Grèce et qui peuvent présenter les symptômes.
En bref, un grand nombre de personnes, et en particulier les personnes âgées de plus de 65 ans, sont exposées à un risque élevé de développer des complications associées au virus du Nil occidental, un virus objectivement « en recrudescence ». Alors qu'un vaccin contre le virus du Nil occidental est encore loin, des mesures de précaution s'imposent, comme le port de chemises à manches longues ou l'utilisation d'insecticides.
Sources: CDC (Visuel) West Nile Virus et Virus du Nil occidental: Ce qu'il faut savoir (en Français) et ECDC (Vignette) Risk assessment: Epidemiological situation of West Nile virus infection in the European Union - Update, 13 July 2012
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