[Critique] Eva

Eva est un film espagnol de Kike Maillo dont l’histoire se déroule en 2041. Alex (Daniel Brühl), un ingénieur de renom, est rappelé par la Faculté de Robotique, après dix ans d’absence, pour créer le premier robot libre : un enfant androïde. Il retrouve alors Lana (Marta Etura), son amour de jeunesse, et son frère David (Alberto Ammann), qui ont refait leur vie ensemble. Mais il va surtout faire la connaissance d’Eva (Claudia Vega), sa nièce, une petite fille étonnante et charismatique. Entre Eva et Alex se crée rapidement une relation particulière. Ce dernier décide alors, contre l’avis de sa mère Lana, de prendre Eva pour modèle de son futur androïde…

J’avais entendu beaucoup de bien de ce film avant de le voir et au final, je dois dire que je n’ai vraiment pas été déçu du résultat. A titre personnel, c’est le genre de film que j’adore car, malgré qu’il s’agisse d’une production modeste, il y a absolument tout : un scénario efficace, un style léché et de bons acteurs. Qui plus est, l’émotion est bien présente (surtout à la fin), ce qui n’est pas pour me déplaire. Pour être tout à fait honnête, je ne pensais pas que le film allait m’émouvoir comme il l’a fait. Et cela, je pense qu’on le doit essentiellement à la magnifique prestation des acteurs. Je ne vous surprendrais sans doute pas en vous disant que je n’en connaissais aucun auparavant (production espagnol oblige) mais la plupart m’ont tout simplement épaté. A commencer par la jeune Claudia Vega dont le jeu est bouleversant de sincérité tant elle parvient à apporter de la profondeur à son personnage. Une remarque qui vaut d’ailleurs aussi pour Daniel Brühl dont la relation avec elle dans le film est particulièrement intéressante et émouvante. Bref, les acteurs sont vraiment au top. Même Lluis Homar qui n’a pourtant qu’un second rôle est parfait.

Au-delà de son casting, le film peut compter sur deux autres atouts de taille. Son style tout d’abord qui est extrêmement soigné. En effet, le travail effectué sur les couleurs et les lumières est tellement remarquable que le résultat visuel est juste un pur régal pour les yeux. Son scénario ensuite qui, sans être forcément d’une grande originalité, est plutôt efficace. Ce second point est particulièrement important car si le film n’avait pas été intéressant sur le fond, la forme (aussi belle soit-elle) n’aurait pas servi à grand chose. Après, les grands amateurs de science-fiction pourront toujours regretter la direction finale du film qui préfère mettre l’accent sur les émotions plutôt que de se concentrer exclusivement sur les questions délicates suggérées par l’histoire. Qu’est-ce qui différencie l’homme du robot? Jusqu’où un robot n’est-il qu’un robot? Un robot peut-il avoir une âme? Néanmoins, en ce qui me concerne, cette direction ne m’a pas particulièrement dérangée dans la mesure où même en insistant sur les sentiments, il y avait tout de même des éléments de réponse qui transparaissaient à l’écran.

En définitive, Eva est donc un film que je recommande sans aucune hésitation. L’histoire est intéressante, les personnages sont attachants et l’aspect visuel est somptueux. Dommage qu’il verse un tout petit peu dans le pathos à la fin et que certains aspects ne soient pas davantage exploités car à part ça, c’est vraiment un sans faute.