Elle é-thé facile, celle-ci... déso-lait !! (car c'est ainsi que se sert le thé ici : avec du lait et du sucre, et, si on a de la chance, de la cardamome) (au fait vous saviez qu'on dit cardamoMe et non pas cardamoNe ??!! Ce fut la découverte du jour, nous ne voulions pas croire Cloé mais avons dû nous rendre à l'évidence. Je suspecte Simone, Anémone, les phéromones et autres hormones d'avoir influencé nos cerveaux paresseux prompts à l'analogie). Bon, j'arrête de divaguer pour vous raconthé la suite de nos aventures... Après Kochi, direction Munnar. Seulement 150 kilomètres (vers la droite, zavéqu'à regarder sur une carte), mais on les a sentis passer. 5 heures de tape-cul, ou d'auto tamponneuses, un mélange des 2 : à cause de l'état des routes, et de la conduite... sportive des Indiens. Jusqu'au dernier moment on pense qu'on va se prendre de plein fouet la voiture, le bus ou le rickshaw en face, qu'on va emboutir une vache, qu'on va renverser une chèvre ou un piéton, faire de la bouillie de poule, etc., mais l'obstacle est toujours évité de justesse, voire chassé d'un grand coup de klaxon. Bref, tout un art... qui provoque bien des montées d'adrénaline chez ses spectateurs ou plutôt passagers. En plus, pas une seule pause pipi (vu qu'on était les seules couillonnes à faire le trajet complet), je vous laisse imaginer. En bonnes championnes que nous sommes, nous avons dépassé de 14 kilomètres le homestay que nous avions réservé... et nous sommes tapé le trajet inverse en rickshaw (encore plus de sensations biscotte slalom entre les ornières peu importe ce qui arrive en face). Mais bon, ça valait le coup d'endurer tout ça, car notre homestay était super sympa, perdu au milieu de rien, avec vue sur la jungle pour nous consoler de ne pas l'avoir sur les rizières pourtant abondantes dans ce coin-là. Le gentil proprio nous a fait faire une petite visite guidée de son immense jardin d'épices. Voilà à quoi ressemble la noix de muscade avec sa fleur, le « mace » (je ne sais pas le nom en français) dont on se sert aussi en cuisine.
Plein de poivre aussi mais après mon séjour à Kep, fief du poivre de Kampot (cf post 127), je suis un peu blasée...
Le gingembre pousse comme ça :
Quant à la cardamoMe qui pousse comme du chiendent ici (elle a la réputation d'être la meilleure du monde), ça donne ça de près
et à ça de loin
Les plants de cardamome ne donnant que 10 ans, il faut les couper et les replanter... un boulot monstre, vu les hectares et les hectares qu'il y a... (des forêts entières, parfois!) Dans le rayon « nouveautés », j'ai vu pour la première fois du café sur l'arbre.
de loin
L'après-midi nous avons fait un ptit tour dans les rizières voisines. Nous avons bien fait de braver l'interdiction
parce que la balade fut magnifique.
évidemment, on s'est pris une bonne saucée à la fin.
vue du touk touk
Je finirai sur un truc culturel auquel je ne me ferai jamais je crois. C'est le dodelinement de la tête des Indiens. Comme c'est super chiant à décrire, je vais faire une comparaison qui va tout de suite vous parler : ça fait comme les chiens sur la plage arrière. Plutôt de gauche à droite (comme un non chez nous), mais en passant souplement par le bas... Techniquement c'est balaise, moi j'y arrive toujours pas malgré des heures d’entraînement. Ça peut vouloir dire oui, non, exprimer l'indécision, la gêne, être un signe d'écoute attentive, bref, tout et n'importe quoi. Paraît que ça dépend du regard et de l'expression du visage. Cloé (qui a vécu 10 mois en Inde) a le décodeur, mais moi, pas encore... Quand ils me disent oui de la tête, j'ai l'impression qu'ils sont gênés, ou affligés, ou toqués...