Pour son début de saison, le Petit Montparnasse propose deux spectacles du metteur en scène argentin que l'on peut applaudir au cours d'une même soirée ou séparément. Si le premier se révèle remarquable, le second, bien que sympathique, est plus anecdotique.
Ainsi, à 19h15, vous régalerez-vous d'un hommage au music hall. Pour ce faire, Arias dirige deux superbes chanteuses-danseuses-comédiennes venues d'Argentine, Sandra Guida et Alejandra Radano. Elles nous offrent un tour du monde malicieux des chansons qui ont marqué le genre et inspiré leurs compatriotes.
A la fois drôles, décalés, truffés de clins d'oeil, épurés, enlevés, et rigoureusement interprétés, les tableaux nous enchantent, les voix nous transportent, les chorégraphies de Gustavo Wons séduisent autant qu'elles amusent. Les transitions "off" à valeur historico-comique assurées par Alfredo Arias et René de Ceccatty remplissent leur mission. Nous avons également apprécié le travail original de Pablo Ramirez sur les éléments de costumes. Bref, ce début de soirée est indéniablement une réussite.
A 21 heures, on change de registre. Encore que... C'est de cinéma dont il est question. Ou plutôt de l'évocation, par Arias et sa loufoquerie, du cinéma d'Amérique Latine des années 30 à 70. A travers des saynètes parodiques parlées et chantées, l'artiste, cette fois sur scène, livre quatre "digests" de films imprégnés dans sa mémoire de spectateur. Pas forcément pour de bonnes raisons.
D'un improbable remake local de "La dame aux Camélias" aux tentatives d'érotisme déguisé d'une production 70's mettant en scène une jeune femme aux formes certes généreuses mais épouvantable comédienne, la petite troupe s'en donne à coeur joie, rejointe pour l'occasion par un quatrième partenaire en la personne d'Antonio Interlandi, également très bon chanteur.
L'exercice est amusant. plutôt bien exécuté, efficace, mais un brin longuet, et nettement moins fin que le spectacle qui le précède. Un peu dommage.
Cette soirée continue permettra toutefois aux aficionados d'Alfredo Arias de retrouver la folie douce d'un excentrique des plus attachants, malgré les quelques réserves évoquées. Les autres pourront se contenter d'assister à la première partie, à voir sans hésiter.