Titre : Marlysa, T5 : Le thaumaturge
Scénariste : Jean-Charles Gaudin
Dessinateur : Jean-Pierre Danard
Parution : Décembre 2003
« Le Thaumaturge » est le cinquième tome de « Marlysa ». Il marque la fin du premier cycle de la série dit « des Origines ». Sa parution date de presque dix ans. Edité chez Soleil, cet ouvrage de format classique est vendu pour environ quatorze euros. Comme dans les albums précédents, le scénario est l’œuvre de Jean-Charles Gaudin. Les dessins naissent du trait de Jean-Pierre Danard. J’ai découvert chacun d’entre eux pour la première fois en lisant cette saga. La couverture nous présente l’héroïne éponyme de l’histoire. Dans sa main droite, elle tient un poignard et dans la main gauche son mythique masque. Mais elle cache encore son visage comme si elle voulait faire durer encore quelques temps le secret qu’elle cache. Il ne reste plus qu’à se plonger dans la lecture pour en savoir davantage…
La quatrième de couverture nous présente le texte suivant : « Un bébé abandonné par une étrange créature. Sur son visage : un terrible secret que recouvre un masque. Sous le masque : celle qui deviendra la belle et fougueuse Marlysa. En quête de ses origines, Marlysa traverse l’océan des brumes pour affronter « L’Autre Côté » à la sinistre réputation. Tatrin, Cilia, Ossian et Stirius l’accompagnent dans ce périple dangereux qui va bouleverser leur destin et créer la légende de Marlysa la femme au masque. « Le Thaumaturge » révèle enfin toute la vérité sur les origines de la belle guerrière masquée. »
Le fait que cet ouvrage marque la fin d’un cycle lui offre un statut particulier. Cela fait maintenant plusieurs tomes qu’on a découvert Marlysa, qu’on l’a vu grandir et qu’on l’a vu affronter de nombreux dangers. On s’est attaché à elle, à ses amis. On a appris à appréhender ses ennemis. On s’interroge avec elle sur son passé et les secrets qu’il cache. On est donc à la fois excité et inquiet. En effet, l’excitation de connaitre le dénouement est évidente. Comment tout cela va finir ? Parallèlement, une certaine inquiétude existe également. Elle résulte de la peur d’être déçu. Cette peur découle du côté brouillon qui habitait un petit peu les deux opus précédents. « Le Thaumaturge » allait-il remettre tout cela en place ou au contraire poursuivre dans cette voie confuse ?
On avait laissé Marlysa assise sur le trône du Maitre en train de l’attendre pour ce qu’on supposer être le combat final. On pouvait donc supposer qu’une longue lutte allait se dérouler tout au long de la grosse quarantaine de pages qui compose l’album. Sur ce plan-là, on n’est pas déçu. Le combat oppose les deux principaux protagonistes mais pas seulement. En effet, la bataille a lieu sur plusieurs fronts. Tous les principaux personnages sont sur le front. Cela offre donc un album plutôt rythmé tant les temps morts n’existent pas. On n’a rarement le temps de souffler. Le revers de la médaille est que cela génère un aspect confus à l’ensemble. Au bout d’un moment, les combats ont tendance à lasser. Il ne faut pas abuser des bonnes choses et ici les auteurs sont dans tomber un petit peu dans les excès sur cet aspect-là.
La place laissée aux différentes batailles est tellement importante que la trame est finalement peu développée. J’attendais une montée en puissance avec des révélations distillées tout au long de l’avancée de la lecture pour se conclure par un dénouement marquant. Ce n’est pas le choix fait par le scénariste. Il a opté pour de grandes scènes d’action et des explications denses mais réduites grossièrement aux dix dernières pages. C’est un petit peu dommage. Globalement, l’album manque de variation dans son rythme. On est toujours à fond et l’intensité manque de rupture. Dans ce domaine, le scénario est un petit peu décevant. La conclusion du cycle nous donne l’impression de n’avoir assisté finalement qu’à l’introduction à une trame plus importante. C’est un petit peu frustrant. On a un sentiment de « tout ça pour ça ».
Les dessins sont dans la lignée de ceux qui accompagnaient l’histoire dans les opus précédents. Ils sont faciles d’accès, plutôt ronds. Ils correspondent parfaitement au public visé par ce type de série de fantasy. Par contre, je retrouve les mêmes défauts que j’avais rencontrés précédemment. Le trait est un petit brouillon et je trouve que les planches sont souvent surchargées. Dans ce sens, le parallèle avec le scénario est évident. Les dessins ne prennent pas le temps de créer une ambiance tant ils ont des événements à nous faire vivre. C’est un petit peu décevant.
Au final, ce cinquième tome n’a pas répondu à toutes mes attentes. Je ne le trouve pas assez travaillé. Il marque le dénouement d’un cycle et affinera notre avis sur la série. Le côté fouillis de l’ensemble fait qu’on n’est pas totalement conquis par l’histoire. Néanmoins, je partirai quand même à la découverte du second cycle dit « de l’épée » et de son premier tome intitulé « La femme-vie ». Mais cela est une autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 10/20