La pêche intensive menace la ressource halieutique, c’est-à-dire la survie des espèces, le métier des pêcheurs, et l’alimentation d’une grande partie de la population mondiale. Pourtant, un grand nombre de poissons pêchés ne sont pas commercialisés, et meurent simplement d’avoir été manipulés avant d’être rejetés à l’eau, faute d’un filet de pêche sélectif.
D’après Dan Watson, écossais et jeune diplômé du Royal College of Art de Londres, la moitié des poissons pêchés en mer du Nord sont ainsi rejetés morts.
Pour faire cesser ce scandale écologique et cette absurdité économique, le jeune homme compte sur l’innovation pour faire évoluer les filets de pêche afin de les rendre sélectifs au fond de l’eau, avant même qu’il soient remontés sur le pont.
Un filet de pêche sélectif pour une ressource durable.
Pour cela, plusieurs mesures pourraient être mises en oeuvre. Le chalut devrait être séparé en deux parties, pour exploiter le fait que la morue, espèce menacée, a tendance à plonger en cas de stress. Le compartiment inférieur resterait ouvert, pour lui permettre de s’échapper. En revanche, les autres espèces qui ont tendance à remonter vers la surface en cas de stress se retrouveraient bel et bien piégées.
Mais, même parmi les espèces commercialisables, il est interdit de pêcher des poissons de trop petite taille. Des fenêtres existent d’ores et déjà dans les filets, pour leur permettre d’échapper à leur sort. Hélas ! les résultats sont décevants, car les poissons sont stressés et ne voient pas ces issues de secours. De plus, ces fenêtres se referment quand le filet s’étire en longueur. Résultat : une mortalité inutile, des poissons protégés meurent écrasés.
L’idée lumineuse de Dan Watson est de remplacer ces fenêtres par des petits anneaux en dur, qui ne changeraient pas de forme au fond de l’eau, et qui seraient surtout illuminés par un système électronique LED. Ainsi, ils attireraient l’attention des poissons.
Ces véritables lumières de sécurité, comparables au panneau « sortie » que l’on trouve dans tous les lieux publics, seraient alimentées par une mini turbine exploitant l’énergie du courant marin. Ainsi, nul besoin de remplacer les batteries, une condition évidemment indispensable pour ne pas rebuter les professionnels. Sur le papier, l’équipement aurait une durée de vie supérieure à celle du chalut lui-même, et pourrait être réutilisé sur du neuf.
Convaincre les professionnels d’utiliser un filet de pêche sélectif
Dan Watson est très soucieux de convaincre les pêcheurs, qui devraient être après tout intéressés à ce que la pêche puisse rester une activité durable. Le concours organisé par la fondation James Dyson vient de le choisir comme représentant britannique dans cette compétition internationale de design ouverte à 18 pays.
Souhaitons que cette distinction lui donne des arguments pour mener son projet jusqu’au stade de la commercialisation !
Remonter à la source :
The SafetyNet system @ James Dyson Award