Durant longtemps j’ai voulu me persuader que ma famille était parfaite. Qu’il n’y avait pas de colère, pas de mésentente, fermant les yeux sur les disputes me fabriquant un vrai cocon façon famille Ricorée. Mon chez moi si parfait me rassurait. A tel point que je rêve encore souvent de l’appartement familial dans lequel j’ai grandi lorsque je traverse des périodes difficiles… Réconfort nocturne sans doute.
Et puis j’ai grandi. Les langues se sont déliées, les caractères affirmés, je n’ai pas pu ignorer plus longtemps certains désaccords. Mais je n’échangerais ma famille pour rien au monde. C’est maintenant que je me rends compte de l’importance d’une famille.
Il suffit d’ailleurs que je regarde autour de moi pour savoir que j’ai de la chance. Je n’ai pas connu la séparation de mes parents, je m’entends bien avec mes frères et sœurs.
Et je suis bien heureuse lorsqu’on prépare une fête surprise, lorsqu’on se met d’accord sur un cadeau à offrir, lorsqu’on se retrouve pour Noël, lorsqu’on évoque nos souvenirs d’enfance. Ca n’appartient qu’à nous.
C’est précieux les frères et sœurs. On partage avec eux des souvenirs qu’on ne partage avec personne d’autre.
Et puis, avec qui acheter une bridget ? Ma sœur. Avec qui planifier un voyage ? Mon frère. Qui appeler lorsqu’il m’arrive une chose importante (ou pas) ? Mes parents.
Dans sa famille on peut tout se permettre, on a nos codes, nos secrets, nos jeux. Chez nous on a pour habitude trouver les trucs les plus moches des brocantes et de se l’offrir… Celui qui reçoit le « cadeau » est bien sûr obligé de garder…
Et puis j’ai cette chance d’être la plus jeune de la fratrie. La petite dernière à qui on passe plus de choses, qu’on cajole, qu’on chouchoute ! J’avoue en avoir bien profité et même à mon âge je n’échangerais pour rien au monde cette place privilégiée !
Alors non, ma famille n’est pas parfaite mais je l’aime, telle qu’elle est.