«Par le travail des associations que nous soutenons à l’année, par la participation de nombreux artistes, par la forte implication des personnels municipaux, par l’explosion du nombre de bénévoles (75 cette année !), on voit que Bordeaux n’est pas une ville-musée : elle est aussi ancienne et patrimoniale que jeune et créative», souligne Dominique Ducassou, l’adjoint à la Culture. Et de s’enthousiasmer sur les portes qu’a ouvert la thématique «Patrimoine caché» : «Plus encore qu’auparavant, le public pourra voir de façon exceptionnelle derrière les façades, dans les coulisses de bâtiments connus – le marché de Brienne, la piscine Judaïque, les Archives rue du Loup ou le Centre de conservation du Muséum d’Histoire naturelle... – mais aussi dans un nombre conséquent de bâtisses privées.»
Perles rares et visites de quartiers
À titre d’exemples, on citera l’atelier Fer Émeraude, dernier atelier de ferronnerie d’art de Bordeaux, où Pierre Guillebeaud chauffe toujours le fer dans une forge à charbon, comme les générations qui l’ont précédé (samedi et dimanche, de 10h à 18h, 05 56 81 01 31) – Guillebeaud dont on retrouvera le travail parmi ceux montrés dans l’enceinte de la Cour Mably pour une belle exposition-animation autour des métiers du patrimoine. Autre “must see”, l’hôtel de Babylone, rue de Castéja, exemple-type des trésors cachés de Bordeaux avec, entre autres, sa stupéfiante partie médiévale plantée au milieu de la cour (Kiosque Culture 05 56 79 39 56). Toujours dans le centre, les hôtels Basquiat et de Poissac, cours d’Albret, ou l’hôtel de Nesmond, résidence du préfet, rue Vital-Carles. Un peu plus loin, l’hôtel Nairac, cours de Verdun, oeuvre de Victor Louis, l’architecte du Grand-Théâtre (dimanche seulement), ou la maison du Professeur-Demons, près du Jardin public, deux sites à découvrir avec l’association Pétronille (05 56 44 81 65), qui animera aussi visites ludiques et ateliers pour enfants en compagnie de l’association 9-33 à la Bourse du travail.
Mais le grand point fort de cette édition est certainement la pérennisation et la systématisation des visites de quartier, pilotées plus par le Patrimoine que par l’Office du tourisme. «Chaque quartier est typé et recèle des merveilles méconnues, même de ses habitants, précise David Jurie, l’animateur Architecture et Patrimoine au sein de la Direction des affaires culturelles. C’est d’abord pour eux qu’on a ouvert le champ des possibles en sortant peu à peu du centre ancien, et choisi de montrer à la fois l’existant et le devenir dans ces quartiers. Et c’est pour eux également que ces visites sont appelées à être renouvelées au-delà des Journées du Patrimoine.» •
Sébastien Le Jeune
De Visites insolites en animations musicales
Cette édition voit se multiplier les visites théâtralisées. Ainsi, la visite «300 têtes en 300 jours», où le guide Frédéric Béchir retracera les heures sombres de la Terreur avec un parcours dans le centre-ville (samedi et dimanche à 14h et 17h). Féru des traditions gasconnes, Christian Vieussens, quant à lui, vous fera déambuler dans Saint-Michel derrière fifres et tambours (samedi à 18h). On citera encore la découverte de la Bastide aux côtés de Calixte Calmelle, député de la Gironde de 1888 à 1923 qui s’est battu pour ce quartier ouvrier – ou plutôt du guide Olivier Deltheil, qui l’incarnera en verbe et costume ! (dimanche à 10h – photo). Réservations au 05 56 79 39 56.
Côté musique, là aussi les concerts dans des lieux inattendus sont nombreux. À tout seigneur, tout honneur : l’ONBA et son choeur, sous la direction de Douglas Boyd, seront chargés d’ouvrir le bal vendredi à 19h avec leur dernier concert au Palais des sports – débarrassé de ses sièges ! – et un «Songe d’une nuit d’été» de Mendelssohn qu’il est conseillé de réserver (05 56 00 85 95). Ensuite, en l’église Saint-Pierre, on verra successivement un récital d’orgue par Jason Denom (samedi à 17h), des chorales basques (à 20h, 10€) et l’ensemble vocal Stella Montis (dimanche à 17h30). De l’orgue également à Saint-Bruno (dimanche à 16h) et à la cathédrale Saint-André, où Musica in Cathedra mettra un terme à son 30e Festival international d’orgue avec «Banquet lyrique», florilège baroque avec le haute-contre Guillaume Delpech et l’organiste Marc Chiron. Toujours dans le registre baroque, on ne manquera pas l’excellent Ensemble Orféo de Françoise Richard et ses propositions italiennes au lycée Sainte-Famille, rue Saintonge (dimanche à 11h) et au lycée Saint-Genès (à 14h). La chapelle du Crous accueillera plusieurs concerts samedi. Enfin, l’Orchestre d’harmonie de Bordeaux mettra un point final à ces Journées, dimanche à 18h au Jardin public, Harmonie qu’on aura pu voir la veille à 19h à la Pergola de Caudéran.