La France reprochait au gouvernement son manque d’activité. M.Hollande
contrattaque :
il augmente les impôts. J’imagine que le Français est satisfait : il a eu
ce qu’il voulait.
C’est une bonne idée d’imposer loin des élections. Si la
mesure fonctionne, sa douleur aura été oubliée au moment de voter. Les maires
agissent ainsi : ils veillent à ce que le chaos produit par la
construction des lignes de tram soit oublié au moment des municipales. Autre tactique : mesures exceptionnelles (imposition à 75%).
Cela semble obéir à une nouvelle mode :
le prélèvement unique, qui a l’avantage de ne pas pousser ses victimes à quitter
le pays.
Malheureusement, en France, les mesures exceptionnelles ne
le sont jamais longtemps. La CSG, qui serait à nouveau sollicitée, est
passée entre Rocard et Jospin de 1,1% à 7,5%, à quoi il faut ajouter la
CRDS (0,5%). Curieusement, on nous dit que ces impôts sont « justes »,
parce qu’ils touchent tous les revenus. Pourtant, ils ne sont guère progressifs… (Ils me semblent même ressembler à la poll tax de Mme Thatcher.)
Par ailleurs, le gouvernement parle d’un mystérieux contrat
de génération, dont la mise en œuvre est nébuleuse. Le serpent de mer de la
flexisécurité
émerge à nouveau. Là aussi les aspects pratiques de la question ne sont pas
évoqués.
Que penser de tout ceci ? Que M.Hollande est un
praticien du wuwei chinois, l’art du non agir ? C’est un expert de la
mesure qui décontenance l’opinion, et qui ne suscite aucune résistance ? Mais
une telle mesure est-elle efficace, quand elle n’attaque pas la cause
structurelle des déséquilibres nationaux ? Cette cause, d’ailleurs, n’est-elle
pas la grande facilité que nos gouvernements ont à dépenser l’argent public (ou à le prélever) ?