Verrier, écrivain, homme de spectacle… Y a-t-il une hiérarchie entre ces différentes activités ?Qu’il s’agisse de verre, d’écriture, de spectacle, chaque activité est cheminement d’une envie de montrer voir, de dire, de communiquer. Au fond, je fais mon marché entre ces véhicules divers, ces canaux différents pour partager au mieux ce que j’ai à partager. Je n’ai pas une impression d’éparpillement en procédant de la sorte. Au contraire, mes activités se sont toujours nourries entre elles. Ma poésie, mes romans ont pris corps dans mon atelier pendant les attributions de couleurs, la découpe où le montage des verres en vitraux. En réponse, chaque roman à été un tournant dans l’évolution de mon travail autour du verre et de la lumière. Le passeur de lumière m’a conduit vers la sculpture, Les sept couleurs du vent vers la création d’instruments de verre, Aubertin d’Avalon vers le cristal, etc. L’alliance de la lumière et de la musique est-elle de celles qui vous séduisent particulièrement ?Mes spectacles dont je conçois et construis les décors sont réceptacles de mes passions, générés par elles. Ils répondent à un besoin qui m’est vital d’entrer en partage avec l’humain, le public, de rompre avec la solitude de l’atelier et de l’écritoire pour aller au feu. Musique, poésie et lumière font partie du même tiroir dans ma tète. Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre. J’ai une gamme de tons, un nuancier et la réflexion d’un vitrail sur un mur chante à mes yeux.Roman d’amour, roman d’aventures, social en Belgique et sociétal en Amérique, Prélude de cristal est d’abord le roman d’une femme. Quelle difficulté particulière y a-t-il eu à épouser sa voix et ses émotions ?Le roman cherche à prendre corps, donner vie aux choses, aux rêves et aux êtres. En l’état, Prélude de cristalm’obligera à quitter ma place de narrateur pour m’identifier à Lena et accepter le pari périlleux et extraordinaire de devenir « elle » et de me mettre à l’écoute de tout ce que le féminin m’a apporté et m’apporte dans le quotidien. Contrairement à Freud qui déclara de façon abrupte n’avoir rien compris aux femmes au terme de 35 années d’analyse, je dirai humblement que d’avoir habité une année le personnage de Lena, comme s’il m’avait été demandé de jouer ce rôle au théâtre, m’a fortement enrichi et a modifié un perçu du féminin qui était parfois caricatural ou superficiel. Saviez-vous, en commençant ce livre, jusqu’où il vous entraînerait, géographiquement et psychologiquement ?Comme pour mes autres romans, l’histoire contée dans ce livre m’était connue le jour où j’ai ouvert mon épais cahier cartonné pour l’écrire. Le matériau était là. Les grèves sauvages de 1886 qui signent la fin du règne des souffleurs de verre en région de Charleroi (dont je suis originaire) et les contraint à s’exiler vers des cieux plus cléments. L’harmonica de verre et ses sons éthérés. L’amour de la harpe et d’une harpiste, Maria Palatine. Tout est en place quand je me lance dans cette aventure. Une surprise m’attend en cours de travail, une obligation de me défaire de ma solide carcasse de bâtisseur tout défi confondu pour entrer dans une forme de fragilité, d’ouverture aux autres et à ce que la vie nous propose ou nous enlève, me coller à la voix du cœur.
Verrier, écrivain, homme de spectacle… Y a-t-il une hiérarchie entre ces différentes activités ?Qu’il s’agisse de verre, d’écriture, de spectacle, chaque activité est cheminement d’une envie de montrer voir, de dire, de communiquer. Au fond, je fais mon marché entre ces véhicules divers, ces canaux différents pour partager au mieux ce que j’ai à partager. Je n’ai pas une impression d’éparpillement en procédant de la sorte. Au contraire, mes activités se sont toujours nourries entre elles. Ma poésie, mes romans ont pris corps dans mon atelier pendant les attributions de couleurs, la découpe où le montage des verres en vitraux. En réponse, chaque roman à été un tournant dans l’évolution de mon travail autour du verre et de la lumière. Le passeur de lumière m’a conduit vers la sculpture, Les sept couleurs du vent vers la création d’instruments de verre, Aubertin d’Avalon vers le cristal, etc. L’alliance de la lumière et de la musique est-elle de celles qui vous séduisent particulièrement ?Mes spectacles dont je conçois et construis les décors sont réceptacles de mes passions, générés par elles. Ils répondent à un besoin qui m’est vital d’entrer en partage avec l’humain, le public, de rompre avec la solitude de l’atelier et de l’écritoire pour aller au feu. Musique, poésie et lumière font partie du même tiroir dans ma tète. Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre. J’ai une gamme de tons, un nuancier et la réflexion d’un vitrail sur un mur chante à mes yeux.Roman d’amour, roman d’aventures, social en Belgique et sociétal en Amérique, Prélude de cristal est d’abord le roman d’une femme. Quelle difficulté particulière y a-t-il eu à épouser sa voix et ses émotions ?Le roman cherche à prendre corps, donner vie aux choses, aux rêves et aux êtres. En l’état, Prélude de cristalm’obligera à quitter ma place de narrateur pour m’identifier à Lena et accepter le pari périlleux et extraordinaire de devenir « elle » et de me mettre à l’écoute de tout ce que le féminin m’a apporté et m’apporte dans le quotidien. Contrairement à Freud qui déclara de façon abrupte n’avoir rien compris aux femmes au terme de 35 années d’analyse, je dirai humblement que d’avoir habité une année le personnage de Lena, comme s’il m’avait été demandé de jouer ce rôle au théâtre, m’a fortement enrichi et a modifié un perçu du féminin qui était parfois caricatural ou superficiel. Saviez-vous, en commençant ce livre, jusqu’où il vous entraînerait, géographiquement et psychologiquement ?Comme pour mes autres romans, l’histoire contée dans ce livre m’était connue le jour où j’ai ouvert mon épais cahier cartonné pour l’écrire. Le matériau était là. Les grèves sauvages de 1886 qui signent la fin du règne des souffleurs de verre en région de Charleroi (dont je suis originaire) et les contraint à s’exiler vers des cieux plus cléments. L’harmonica de verre et ses sons éthérés. L’amour de la harpe et d’une harpiste, Maria Palatine. Tout est en place quand je me lance dans cette aventure. Une surprise m’attend en cours de travail, une obligation de me défaire de ma solide carcasse de bâtisseur tout défi confondu pour entrer dans une forme de fragilité, d’ouverture aux autres et à ce que la vie nous propose ou nous enlève, me coller à la voix du cœur.