Kai Guang, la Cérémonie d'éveil

Un autre artcile pour vous faire découvrir une technique utilisée dans le Feng Shui Taosite que je pratique.
La Cérémonie Hoi Gwong ou Kai Guang – L’éveil des Licornes

Selon la tradition, un nouveau lion ne peut danser qu’après avoir été baptisé au cours d’une cérémonie dont les origines semblent remonter jusqu’à la dynastie des Han, la cérémonie du Hoi Gwong (cantonnais) ou du Kai Guang (mandarin) (開光). Un lion qui danserait sans avoir été baptisé n’attirerait plus chance et prospérité mais malchance et malveillance… « Kai » signifie « ouvrir » et « guang » se réfère à la lumière ou à ce qui est lumineux. « Kai guang » signifierait donc littéralement « ouvrir à la lumière ». L’expression telle qu’elle est utilisée aujourd’hui se traduit en substance par « tenir une cérémonie pour bénir/consacrer une représentation finie (matérielle) de Bouddha ou d'une autre divinité, et commencer à la vénérer ». On trouve également la traduction « ouverture des yeux », traduction qui correspond davantage à un autre nom donné à cette cérémonie, « Dian Jing » (點睛), qui signifie littéralement « pointer les yeux ». Ces deux idéogrammes se retrouvent d’ailleurs dans un célèbre dicton populaire qui dit au sens figuré : « ajouter la touche finale », « ajouter le détail crucial qui rend l'objet dessiné vivant ». Cette cérémonie a ainsi pour objet d’amener le lion céleste à la vie, de lui donner son premier souffle et de l’ancrer sur Terre. Ici, le terme lumière doit être compris comme esprit ou âme. De même, donner la vue au lion permet en ce sens de lui insuffler son âme, dont les yeux sont les miroirs, et de lier son esprit céleste et terrestre. La cérémonie peut être différente d’une école à l’autre, mais le principe en reste le même. Il s’inspire autant de traditions populaires et martiales séculaires que de rituels bouddhistes et taoïstes. La cérémonie est officiée à une date considérée comme de bon auspice dans le calendrier asiatique. La licorne, qui est destinée à chasser les esprits malins et à apporter chance et prospérité ne peut voir le jour à une date de mauvaise augure. Avant que la cérémonie ne commence, les licornes sont allongées bouche et yeux fermés devant l’autel des ancêtres dressé pour l’occasion et sur lequel seront faites les cinq offrandes rituelles. La tête des licornes est couverte d’un voile rouge ou à défaut, leurs yeux, de manière à empêcher tout esprit malin de prendre possession de leur corps avant l’éveil. Selon la tradition, la cérémonie est officiée par un moine ou une nonne, en présence du maître et des instructeurs de l’école. Un invité de marque peut être convié pour ouvrir les yeux des licornes. La cérémonie débute par le rituel d’offrandes et les chants de prières des moines, invitant l’esprit céleste de la licorne à rejoindre son corps terrestre. La tête de la licorne est débarrassée de son voile rouge protecteur, les danseurs entrent dans le corps et le tambour commence son roulement, accompagné d’un léger tintement du gong et des cymbales. C’est alors que le maître ou l’invité de marque, empruntant un pinceau à plumeau présenté aux côtés de la licorne, le trempe dans une encre de couleur rouge, composée de cinabre et de gingembre, et pointe le miroir de l’animal, lui insufflant ainsi la vie. Il pointe ensuite les yeux de la licorne qu’il vient d’ouvrir. A ce geste, l’animal cligne rapidement des yeux, premier signe de la vie qui commence à l’animer. Puis viennent le nez et la bouche qui elle, va s’entrouvrir et claquer une fois. Les oreilles une fois pointées à l’intérieur s’agitent à leur tour. S’en suit le pointage de la corne, de l’arrière de la tête, de l’épine dorsale et pour finir de la queue. Enfin, un ruban rouge, signifiant que le lion est dompté, est noué autour de sa corne. Le lion peut s’éveiller à la danse. Le tambour accompagne les étirements de l’animal qui se réveille. Il cligne des yeux, claque de la mâchoire, agitent les oreilles. Les roulements de tambour d’abord légers, se font de plus en plus puissants jusqu’à emplir le lieu. Le lion est maintenant éveillé et peut commencer sa première danse…

Les symboles liés à la cérémonie

L’encre rouge de cinabre et gingembre

• le cinabre, minerai rouge sang à base de mercure, est traditionnellement utilisé dans la composition des peintures. Il symbolise ici le sang qui va donner vie à la licorne. Sous la dynastie des Qin, le cinabre était réputé comme ayant la particularité de prolonger la vie, voire même de donner la vie.
• la couleur rouge (voile et sang) est elle-même considérée comme une couleur symbolisant la vie, aussi bien que la prospérité et la bonne fortune.
• le gingembre, associé au yang, chargé d’énergie mâle, est supposé potentialiser le pouvoir du cinabre.

Selon la tradition taoïste, le sang employé à l’éveil des lions était celui d’un coq vivant. Une haute symbolique s’attache également à ce fait. Les chinois considèrent que le coq possède cinq vertus essentielles. L’une d’entre elles est la ponctualité. Messager du soleil, il signale l’arrivée du jour et par son chant, chasse les esprits malins et les démons qui rodent la nuit, rôle que l’on attribue également à la licorne qui chaque nouvelle année revient sur Terre pour apporter chance et prospérité et chasser les démons de l’année écoulée. A noter également que « coq » en chinois (ji en mandarin) a pour homonyme « chance ». Le coq est également le chef de file des représentations matérielles de l’énergie positive du Yang, symbole de vie et de force génératrice. Quel autre animal pouvait donc donner de son sang pour amener les lions à la vie ? Le ruban rouge Le ruban rouge accroché à la corne des lions à la fin de la cérémonie du Kai Guang, est un symbole d’honneur, de courage et de sagesse. Plus le lion portera de rubans, plus il sera considéré comme sage et capable de distinguer le juste et la vérité des faussetés humaines. Les rubans servent de rappel à l’animal de la sagesse qui lui est attribué et de son obligation à ne mener que des actions justes, dignes et équitables, dans le respect de l’ensemble du monde vivant.   Merci à: http://www.aksvb-strasbourg.fr