Banderille n°394 : L’important, ce n’est pas de sortir de l’ENA, c’est de sortir de l’ordinaire

Publié le 12 septembre 2012 par Toreador

De la chevauchée des walkyries au promeneur du champ de mars

La France est-elle condamnée à vivre le même film deux fois ? Obnubilé par le sarkozysme, ses excès et ses foucades, François Hollande a cru malin de prendre le contre-pied total en promettant une présidence normale et un rythme de jogging de sénateur. Cette recette lui a permis de remporter l’élection présidentielle, tant l’image de Nicolas Sarkozy s’était dégradée dans l’opinion. Oui, mais voilà : Hollande, copiant le style mitterrandien, est allé trop loin.

Après avoir détricoté l’intégralité des mesures fiscales de Nicolas Sarkozy, François Hollande a cru bon de donner du temps au temps, souhaitant clôre une bonne fois pour toutes le chapître des méfaits de l’omniprésidence. Moralité, nous avons la demi-présidence. Mais l’anti-sarkozysme est en train, faute de cible, de disparaître, lui qui était la seule idéologie fédératrice de la Gauche. Septembre 2012 marquera l’acte de décès officiel de l’anti-sarkozysme. Reste à inventer le Hollandisme.

A part toucher le prix de l’essence de 6 centimes, faire voter une loi sur le harcèlement sexuel et démolir les mesures les plus provocatrices de l’ancien despote, le gouvernement n’a strictement rien fait. 

Présidence Slow-food

Paradoxalement, la force tranquille qui a permis au Corrézien d’envoyer au tapis son adversaire est en train de se retourner contre lui. On a l’impression que la maison France brûle dans une Europe qui explose et que François Hollande prend le thé sur le palier en expliquant que tout sera réglé dans 6 mois, dans 1 an, dans 5 ans. On rêve lorsqu’on voit que le bon docteur Hollande tourne autour du patient France en multipliant les commissions de diagnostic mais en n’expliquant pas comment il va administrer un vrai traitement de cheval au pays. Les ouvriers de PSA Veulent des actions, pas des promesses. 

Alors, oui, la France est elle condamnée à vivre deux fois la même présidence : une fois en accéléré, une fois au ralenti ? Sarkozy parlait beaucoup, ne faisait pas. Hollande parle peu, et visiblement n’est pas motivé non plus pour s’attaquer aux vrais problèmes. Parce que le vrai problème, ce n’est pas de faire dans l’urgence le harcèlement sexuel, c’est de résoudre le casse-tête économique : compétitivité, euro, modèle social, mondialisation. O tempora, o mores !

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