La phrase peut sembler, à première vue, désespérée. En général, c'est la phrase inévitable qui revient justement quand on (une organisation, un département, une équipe...) refait depuis un moment la "même chose" : plus de réduction de coûts, plus de teambuilding pour remotiver, plus de chiffres pour valider, plus d'études pour comprendre etc...
La bonne nouvelle, c'est que non vous n'avez pas tout essayé ! Parce que vous ne le savez pas.
Prenons l'exemple de notre fameux clavier d'ordinateur AZERTY (ou QWERTY chez nos amis anglosaxons).
Christopher Latham Sholes, l’inventeur de la première machine à écrire (la période préhistorique du numérique pour les plus jeunes lecteurs !) et du clavier QWERTY à la fin du 19ème siècle s’est rendu compte que si les lettres étaient disposées dans l’ordre alphabétique, les marteaux se télescopaient, rendant ainsi l’écriture impossible ou alors bien trop lente. C'est néanmoins l'industriel Remigton qui a utilisé l'invention de Scholes sur ses machines Remington et a ainsi popularisé l'utilisation du clavier AZERTY.
Avec cet éclairage "historique", la question qui peut venir à l'esprit ressemblerait à "Pourquoi utilisons-nous toujours ce type de clavier alors que nous sommes dans l'ère du clic, de la touche qui répond plus vite que l'impulsion donnée ?"
Il y a eu quelques vélléités d'innover : August Dvorak en 1932 invente un nouveau clavier. Cet américain avait mis au point, après dix années de recherche, un clavier plus ergonomique et surtout plus facile à prendre en main (en cliquant sur le nom de l'inventeur vous connaîtrez tous les détails techniques).
Pourquoi August Dvorak n'a-t-il pas réussi à imposer son invention ? Les habitudes (également appelées "le poids du passé") étaient déjà prises par les utilisateurs. Malgré le passage à l'ère numérique, les fabricants de PC ont préféré gardé cet élément de "réassurance" pour les acheteurs afin d'éviter d'éventuels "freins" à l'achat et à l'usage.
Enfin, les bénéfices du clavier Dvorak pour améliorer le confort total de l'utilisateur restent encore à prouver semble-t-il.
Pour en revenir à ma réponse-bonne-nouvelle de début de billet "non, on n'a pas tout essayé" : on n'a pas essayé de remettre en question ce qui semble acquis, évident....parce que c'est tellement évident qu'on ne le voit plus, qu'on n'y fait plus attention.
Cela requiert beaucoup d'imagination, de réflexion stratégique et opérationnelle, de résilience, de courage et de collaboration !
A contexte complexe et incertain, il est grand temps d'essayer les stratégies créatives et constructives, à savoir : arrêter de chercher les problèmes derrière le problème , retrouver notre curiosité pour voir autrement et voir autre chose, pour se poser des questions neuves et trouver des réponses innovantes !
Bonne rentrée !