Beaucoup de gens se posent la question de savoir ce que change le mariage, concrètement : dans les relations qu’on entretient avec son fiancé et avec les autres par exemple. La plupart des personnes réfractaires au mariage le voient comme un “engagement” fatal qui signera le glas de leur sacro-sainte liberté. Cela dit, je vois les choses autrement. Pourquoi devrait-on forcément changer de façon de faire? et si cela change, est-ce un mal? De toute manière, la vie à deux change les comportements et les habitudes. Une fois passée l’étape de la cohabitation en couple, le plus gros est déjà fait. Le mariage est une officialisation d’un état de fait : j’aime Chéri, et je me marie avec lui parce que c’est l’homme de ma vie. Bien. Cela dit, pour en revenir à notre question initiale, l’anneau qu’on a au doigt change-t-il quoi que ce soit? doit-on devenir grave et sérieux tout le reste de notre vie? Bien que l’engagement et la promesse mutuelle qu’on se soit faite l’un à l’autre le soit, ça ne veut pas dire qu’il faille oublier d’être légers et primesautiers (très important, ça).
Alors, non, le mariage pour nous ne changera pas nos habitudes.
Chéri continuera à jouer à Oblivion et à Neverwinter’s Nights, je continuerai à jouer aux Sims 2. Il continuera à jouer aux jeux de voiture, et je continuerai à jouer à Dead or Alive et ses dérivés. J’aimerai toujours autant faire ma mamie les après-midis pluvieux avec mon bol de thé et un polar pelotonnée sous mon plaid. Il continuera à faire ce qu’il fait avec ses amis (je n’en sais rien, je suis au chaud sous mon plaid) et à les voir tout seul, et je continuerai à surfer sur mon ordinateur et parler avec des filles de choses qui le dépassent sur des forums.
En revanche, il y a d’autres choses qu’on fera à deux. Aller à la plage. Aller faire des courses et du shopping (même si ça, je sais le faire toute seule et pas lui). Aller aux repas de famille. Inviter des amis et faire des petits dîners réussis. Aller en balade dans toute l’île. Aller au ciné. Ou se faire une soirée films d’horreur les soirs d’insomnie. Des enfants.
Et, ça ne veut pas dire non plus qu’on ne puisse pas se débrouiller seule. Autant des fois, c’est agréable de pouvoir compter sur l’autre pour certaines choses, autant chacun a ses compétences de prédilection.
Je ne crois pas, vous voyez, que le mariage soit limitatif et qu’il implique le sacrifice de ses plaisirs personnels. Au contraire, il y a en plus de toutes les choses qu’on aimait déjà, de nouvelles à faire à deux. Je le vois comme une aventure, parce que la vie, ça se vit à fond. Si, il y a une chose qui change en fait : c’est qu’on n’est plus seul(e). Et pour peu qu’un troisième larron soit prévu, ça n’est pas près de changer.
Je n’adhère pas aux discours blasés sur la dureté de la vie et le taux alarmant des divorces. On vit pour soi et pas pour les statistiques, et notre vie c’est nous qui la vivons, l’inventons et la réinventons, pas les chiffres de l’INSEE. En quoi ça change nos envies et nos capacités à vivre bien à deux? Et, parce qu’autour de nous ça explose et que certains couples démissionnaires sont incapables de gérer leur histoire, nous devrions nous dire que le mariage c’est surfait, et nous en passer? sûrement pas. Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos : chacun fait ce qui lui plaît, bien sûr, et je ne prône pas le mariage à tout prix pour tout le monde, encore heureux. Je dis juste qu’aujourd’hui je constate quand même un manque de volonté, d’engagement, chez les gens de ma génération. Parce que la vie semble difficile, on ne va pas s’engager et “risquer” par peur de l’échec. Je trouve qu’on est jeunes et qu’on devrait quand même prendre la vie comme elle vient, à bras le corps et pas avec des pincettes, avec gourmandise et insouciance -mais assez de profondeur pour savoir que dans le fond, c’est sérieux avec lui (sinon on ne se marierait pas avec Chéri, non?).