En route pour le Tor!
Me voilà à peine rentré, après cinq heures de voiture, un coup d'avion et encore quelques heures de train et de bus, avant-hier, pour rallier Sexten, le lieu d'arrivée finale de cette Transalpine Run, à mon domicile d'Aix-les-Bains, et déjà reparti. Encore un coup de train, puis un bus que je m'apprête à prendre à Chamonix, pour aller cette fois sur Aoste et rejoindre ainsi le groupe de journalistes qui couvre le Tor des Géants.
J'avoue que ce dernier déplacement avant mon départ pour le Népal vient un peu en surnombre. Bon je ne vais pas me plaindre, mais oui, ça fait beaucoup. Enfin je vais essayer de me fondre dans l'ambiance et de bien faire mon job de journaliste... J'avoue aussi que si je conserve un bon souvenir de ma couverture de l'épreuve l'an passé avec un groupe de collègues très sympa, la course en elle-même, que j'avais quitté au bout de 90 kms, fatigué et pas en forme, m'avait laissé un sentiment curieux; j'avais senti qu'on touchait vraiment là à une limite dans l'escalade du toujours plus long et plus dur, j'avais vu tellement de gens qui me semblaient épuisés dès la fin du premier jour de course, tellement peu de plaisir sur leur visage que oui je m'étais posé des questions. J'avais d'ailleurs écrit une chronique sur ce sujet dans Wider.
Mais bon, je vais y retourner, et je ne dis d'ailleurs pas que je ne participerai pas un jour à nouveau à cette épreuve gargantuesque, même si j'avoue qu'effectuer le parcours en trek rapide, seul ou en petit groupe, me tente tout autant.
La Gore Tex Transalpine Run, épreuve méconnue chez nous, ne m'a pas laissé du tout la même impression, même si j'y ai bien souffert (surtout en raison de ma blessure au tendon "préalable") et que j'ai décidément de plus en plus de mal à courir "au coeur de peloton", chose à laquelle je ne me suis finalement jamais habitué (je préfère de loin courir seul ou en petit comité et j'ai toujours été "perturbé" par les autres coureurs quand ils sont trop nombreux autour de moi, ou que leurs rythmes ne s'accordent pas avec le mien... je n'y peux rien, ça me perturbe. Quand j'étais un "vrai coureur" je courrais plutôt devant, et donc le peloton me gênait moins...). Cette course, bien que difficile (plus de la moitié des coureurs ont abandonné) et comparable au Tor en terme de distance (320 kms) et finalement de temps imparti (les derniers au Tor mettent une semaine) m'a semblé, par son découpage en étape, bien plus "physiologique". Le fait de taper dans le sommeil me dit de moins en moins, enfin pour l'instant. Et puis le côté "vraiment itinérant" de cette transalpine m'a bien plu: on ne tourne pas autour de quelque chose, on va quelque part et j'ai tendance à préférer ça aussi.
Voilà pour mes réflexions du jour en allant vers Aoste...