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Patrick Devedjian, le visage hautain du sarkozysme décomplexé

Publié le 27 mars 2008 par Pierre

devedjiangp.jpgLe soir du deuxième tour des municipales, Patrick Devedjian faisait le métier, sur le plateau de TF1. Lèvres pincées et ton supérieur, il expliquait que l’électorat de droite est plus abstentionniste que les autres, qu’il a voté à gauche parce qu’il est tellement impatient de réformes et que, logiquement, il faut accélérer lesdites réformes. Virer à droite, donc, et revenir aux fondamentaux.

Patrick Devedjian est un politicard dans toute sa splendeur. Adepte de la langue de bois, du ton méprisant et de la violence verbale (il compare les militants PS à des « cloportes » et traite Anne-Marie Comparini de « salope »), sa carrière parle d’elle-même.

Il a commencé par frayer avec l’extrême-droite. Dans les années 60, fervent adepte de l’Algérie française, il appartient (aux côtés des Madelin, Longuet et autres Novelli) au groupuscule fascisant « Occident ». Les jeunes exhaltés occupent leurs loisirs en batailles rangées contre les militants communistes… à coups de barres de fer. Devedjian a, depuis, rompu avec ces racines peu recommandables, mais il a gardé une haine viscérale des communistes.

Sa carrière politique, plus respectable ensuite, est cependant parsemée de quelques discrets rappels : en 1983, élu maire d’Anthony, il prend Yves Le Gallou (lepéniste, fondateur du Club de l’Horloge) comme adjoint à la culture (!!). Avocat de Jacques Chirac pendant 20 ans, il le lâche pour Balladur en 1993. Récemment, il a dénoncé avec force la molesse du chiraquisme, avec au passage quelques joutes verbales avec Raffarin.

De ce parcours ressort une cohérence idéologique assez claire. Devedjian est adepte d’un Etat resserré sur ses compétences régaliennes, partian d’un retour aux valeurs traditionnelles (famille, travail, autorité), et opposé à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne… bref, Patrick Devedjian est un tenant de la ligne dure de l’UMP.

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Une valeur sûre pour Sarkozy, qui l’a placé à la tête d’une UMP peu influente (grâce à sa direction bicéphale), et lui a donné les clés du puissant conseil général des Hauts de Seine.
Alors, certes, Devedjian connaît en ce moment quelques difficultés à la tête de l’UMP : une direction jugée solitaire et cassante, une stratégie peu lisible pour les municipales, et en prime la gestion délicate des appétits de la clique Balkany.

Mais qu’importe, Devedjian aura probablement un rôle important à jouer dans les années qui viennent : en tant que fidèle du sarkozysme, il ne sera jamais très loin de la gamelle.

Il est tout de même troublant de constater, chez cet homme, l’étroite analogie entre l’antipathie qu’il diffuse naturellement autour de sa personne, et la vision idéologique, crispée et conservatrice qu’il a de la société.

Fred


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