Après les volumes 1 et 2, le producteur de Detroit nous présente le troisième volet de sa trilogie initiée au milieu des années 90. Robert Hood fait aujourd'hui office de vétéran de la scène techno-house américaine. Inspiré par le documentaire de Julien Temple (« Requiem For Detroit »), Hood essaye de créer un environnement synthétique, très cinétique, comme une ballade nocturne dans les rues désertes d'une mégalopole US (Detroit en l'occurrence). Les morceaux réunis ici dépassent très régulièrement les 5 minutes. Il est toujours très difficile d'aborder le sujet de la temporalité quand on parle d'une musique qui se veut relativement intemporelle. Mais l'emploi de la TB 303 nous replonge forcément à l'orée des années 90 et le bien nommé "Motor City" se veut un hommage à cette période où une poignée de producteurs noir américains découvrait, détournait les machines pour façonner leur propre univers sonique et inventer la techno de demain. Aujourd'hui, cela paraît un poil désuet. Avec leur côté raide et un peu froid, des compositions comme "Black Technician", "Hate Transmissions" ou "Drive" n'auraient pas fait tâche sur les labels Tresor ou Transmat il y a 20 ans de cela. La nostalgie, ou un désir de continuité, semble donc animer le producteur américain. Parfois, les machines deviennent moites et exhalent une certaine forme de sensualité grâce à des samples de voix judicieusement agencés (« The Wheel »). Vivement conseillé aux amateurs du genre.
Marcus S
Robert Hood Motor : Nighttime World 3 (Music Man Records-La Baleine)
Sortie le 19 septembre 2012 Robert Hood, Black Technician, video audio