«C'est la première fois que nous observons une pression au niveau génétique sur le virus liée à un vaccin contre le VIH», explique le Pr Morgane Rolland, chercheur du Military HIV Research Program (MHRP) et auteur principal de l'étude. Son analyse identifie en effet une réponse immunitaire induite par le vaccin sur deux sites d'une région, Env-V2, située sur l'enveloppe externe du VIH. Pour les virus porteurs de ces deux signatures particulières, l'efficacité du vaccin est augmentée de 80%. «Ces résultats confirment à la fois le résultat de l'essai RV144 et l'étude précédente, publiée dans le New England Medical Journal, en avril dernier, montrant que des anticorps dirigés vers la région V1V2 peuvent réduire le risque d'infection. L'ensemble de ces travaux suggère que la région Env-V2 pourrait être une cible essentielle pour de futurs vaccins contre le VIH», explique Jérôme Kim, co-auteur de l'étude.
Les virus VIH qui échappent « au vaccin » et parviennent à infecter le sujet présentent des empreintes génétiques, ou mutations, qui leur permettent de ne pas être reconnus par le système immunitaire. Ces empreintes génétiques peuvent être identifiées dans la séquence génétique du virus. L'équipe de recherche a ainsi séquencé plus d'un millier de virus pour identifier ces mutations. «Cette étude est un signe optimiste pour la recherche vaccinale VIH et représente des progrès substantiels dans la compréhension des contraintes de développement d'un vaccin plus efficace contre le VIH qui finira par mettre fin à cette pandémie, » conclut le directeur du MHRP.
Sources: Nature doi:10.1038/nature11519
NEJM DOI: 10.1056/NEJMoa1113425 (2012) Immune correlates analysis of the ALVAC-AIDSVAX HIV-1 vaccine efficacy trial. US Army Medical Research Institute of Infectious DiseasesRV144 vaccine efficacy increased against certain HIV viruses
VACCIN CONTRE LE VIH : L'essai thaïlandais RV144 a bien changé la donne