Lors d’une de mes excursions sur une des nombreuses côtes japonaises ( normal c’est une île), fatigué par les 35° et surtout un peu perdu entre deux villages j’ai pris la décision de lever le pied, pour lever le pouce. Il est vrai que je n’avais aucune idée de la perception du stop aux abords des routes nippones, mais qui ne tente rien n’a rien.
Première étape tendre le bras et avoir l’air sympa ( ne pas avoir un sourire trop débile non plus). Les voitures passent et rien ne se passe, excepté quelques enfants qui me font coucou. Il y a comme un problème. Deuxième étape, je décide de sortir un stylo et d’écrire ma destination en romaji. Je crois qu’il est l’heure de vous éclairer d’un petit cours de japonais, du moins on va essayer…
Exemples de kanjis
Sur le papier c’est assez simple, quoi que. En japonais, il faut distinguer quatre formes d’écriture : kanji, hiragana, katakana et romaji. Les kanjis sont d’origines chinoises (pour une fois ce ne sont pas les chinois qui ont copié…). Pour quelqu’un comme moi qui ne sait pas ce que ça veut dire, visuellement c’est sympa à regarder, le truc c’est qu’il y en a pas loin de 2000 utilisés et beaucoup plus au total. Si vous voulez vous y mettre un seul mot d’ordre : courage !
Exemples d’hiraganas et de kataganas
En ce qui concerne les hiraganas et katakanas, c’est un peu un “alphabet de sons”, en gros une simplification des kanjis. A noter que les katakanas servent exclusivement à la transcription des mots étrangers et que les hiraganas sont les premiers que les enfants apprennent à l’école. Le romaji désigne les caractères romains, très peu utilisé sauf pour ce qui concerne l’exportation, comme Sony, Canon, Nintendo, Sega… Business is business, c’est ça l’adaptation ! Maintenant que vous êtes perdu dites-vous que les différentes formes de symbole bizarre avec un nom étrange sont toutes utilisées quotidiennement et parfois dans une même phrase. Elle est pas belle la vie. Bon et si vous voulez en savoir plus internet est là pour ça.
Après ces quelques précisions, revenons-en au lever de pouce. Je vois que ma pancarte en romaji attire les regards, par contre j’ai l’impression que l’on a plus tendance à se foutre de ma gueule que de me prendre au sérieux. Ben, ils vont voir de quel bois je me chauffe ! Ni une ni deux avec mon stylo bic, je recopie tant bien que mal les kanjis ( vous savez les 2000 symboles chinois) de ma destination. C’est mon jour de chance ça ressemble à 2 carrés 白田, j’aurais pu avoir bien bien pire. Conseil aux auto-stoppeurs : choisissez votre destination en fonction des kanjis à recopier !
Cette fois, je sens que les regards sont différents, mon salut est proche. En moins de 5 minutes, une voiture s’arrête, par une opération du saint-esprit la porte s’ouvre toute seule, c’est un miracle. Je pénètre dans une chambre froide sur 4 roues, ça pollue et ça consomme, mais parfois y’a pas à dire, c’est bon la clim ! Mes sauveurs ( un couple et leur enfant) commencent à me parler en japonais, ils voient vite que je ne comprends pas un mot ( au fond de moi je me dis que je les ai bien feintés avec mes kanjis !). Heureusement qu’il y a moins de 10 minutes de trajet, parce qu’après avoir fait le tour de leur anglais : “it’s hot” et “it’s beautiful”, tous sympathiques qu’ils soient, ben on se sent seul. Me voilà enfin à destination, une dernière chose avant de partir reprendre mon train, vous avez bien 30 secondes pour la photo souvenir ?Texte et photos,tous droits réservés Lemon Ninja