La pêche miraculeuse au calmar géant

Par Opapilles
Depuis 2000, le calmar géant, aussi appelé calmar de Humboldt, connaît une véritable expansion au large du Pérou. Ce céphalopode, qui peut atteindre 4 mètres de long et peser plus de 50 kg, a envahit en une décennie les eaux froides du Pacifique Sud-Est, aussi bien au large que près de la côte. Le Dosidicus Gigas, nom scientifique du calmar géant, se nourrit de tout ce qu’il trouve à sa portée : crevettes, merlu, anchois... et jusqu’à ses propres congénères. Grâce à son cycle de vie court, moins d’un an et demi, son métabolisme rapide et son régime alimentaire très polyvalent, le calmar géant ne souffre pas de la surpêche, il en tire même avantage. En effet, le nombre de thons, dorades, chinchards, qui mangent les céphalopodes juvéniles, a chuté en dix ans au large du Pérou du fait de leur exploitation excessive. Mais surtout, il profite d’un autre phénomène, qui contraint fortement la vie marine : l’expansion des zones de minimum d’oxygène due au changement climatique depuis 50 ans. Celle-ci a en effet fait fuir ces grands prédateurs vers la haute mer, laissant le champ libre au calmar géant pour chasser plus près des côtes.


L’ensemble de la population locale bénéficie de la pêche miraculeuse au calmar géant qui semble très résistant à son exploitation intensive grâce à son cycle de vie et de reproduction très court, permettant le renouvellement rapide des stocks. En revanche, l’explosion démographique du calmar géant est étroitement liée aux conditions environnementales qui aujourd’hui lui sont favorables. Le resteront-elles ?