Hollande-Royal, ou comment l’égo tue l’unité du PS

Publié le 27 mars 2008 par Leblogpolitique

Dans Paris-Match de demain (sourceAFP), le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, estime qu’il “fait partie” des probables candidats socialistes pour 2012. “Pour l’élection présidentielle, il y a plusieurs personnalités possibles, j’en fais partie, je ne m’exclus pas”, a déclaré le nouveau président du conseil général de Corrèze - à ce propos, la performance mérite un coup de chapeau en terre chiraquienne -  lors d’un dialogue avec neuf Français que publie l’hebdomadaire favori du président de la République. 

Une parole pour le moins surprenante de la part du secrétaire général du PS, qui annonçait mardi lors du conseil national de son parti la tenue du Congrès du PS du 7 au 9 novembre, que “la phase qui doit s’ouvrir doit être une phase de travail collectif”. Même si le couple d’énarques n’est plus, les égos démesurés de Hollande et de Royal leur assurent toujours un point commun.

En effet, la présidente de la région Poitou-Charentes ne cachait pas, au soir du second tour des municipales, ses ambitions quant à son envie de prendre la direction du PS. L’ex-député des Deux-Sèvres disant vouloir, “avec d’autres” (…) présenter aux Français un projet crédible, solide, cohérent”. Ségolène Royal maîtrise la rhétorique: le “avec d’autres” lui évite le courroux de ses camarades.

 Le député du Doubs, Pierre Moscovici, n’a toutefois pas manqué de rappeler - sur LCP - que “Si elle briguait la tête du parti maintenant, on aurait un congrès qui serait extrêmementdésagréable, tendu, on a déjà connu ça”. Le lieutenant de DSK veille sur l’appétit présidentiel intact de Mme Royal. Et par la même défend l’idéal de social-démocrate cher au patron du FMI. En bon stratège politique qu’il est, l’ex-ministre pro européen a rajouté: “Je pense que c’est beaucoup plus sain, y compris pour préserver son propre avenir de présidentiable, de dire: ‘au fond, mettons le parti au travailde manière plus collective, n’ayons pas cette volonté de préempter les choses pour plus tard’.” 

Derrière ces manoeuvres politico-politiciennes, les responsables du PS oublient l’essentiel : faire tomber le président de la République actuel, qui sert une ultra-minorité de la population au profit de la majorité, à qui il laisse les miettes du début de sa politique ultralibérale.

Je ne dois donc pas être le seul électeur de gauche - pour qui l’écologie n’est pas qu’un argument électoral et un phénomène de mode - à ressentir ce dégoût des responsables nationaux de la gauche modérée.

Une question - d’une banalité affligeante au demeurant, je le reconnais - me brûle les lèvres :  quand arrêterez-vous, personnalités de gauche, de vous comportez comme des individualistes en quête de pouvoir (un comportement de droite par essence…) pour (re)devenir pourfendeurs d’un projet commun applicable en terme de justice sociale ?

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