Le plus beau, dans le retour à l’appart après deux mois de désertion, c’est comment les choses n’ont pas bougées. Restées comme figées dans le temps pendant que, dehors, l’été continuait sa route.
Sauf que bien sûr, vient le moment où il faut l’ouvrir, cette porte n°116.
Alors je remet le compteur, j’ouvre les volets-roulants, je check les étagères histoire de voir ce que j’y avais laissé et je défait la valise. Je m’installe, quoi.Me voilà donc parti pour remettre chaque choses à sa place; Guitare dans un coin, raquette de tennis dans l’autre, ballon de basket sur l’étagère, bouteille de tequila avec ses demi-sœurs et De l’origine des espèces avec L’épée de vérité dans la table de nuit. Le compte est presque bon, j’ai forcement du en laisser à la maisonnée familiale.
Le truc, c’est qu’en rangeant tout ce fatras, j’y découvre de minuscules trésors sentimentaux, des bribes de l’année passée en somme. Ce stylo bic abandonné entre le lit et le mur témoigne de ces quelques heures passées à réviser de nuit les partiels approchants pendant que le peuple dormait. Tandis que ce paquet de pâtes, vestige d’un régime alimentaire très “étudiant” dans l’âme et pas encore prêt de s’arrêter, prends la poussière entre deux boites de conserves.
Voilà où j’en suis, assis sur mon lit, la valise à moitié défaite, à me demander si j’abandonne tous ces petits souvenirs à mon moi d’avant ou si, alors, je les réactualise par la force des choses. Par celle du temps aussi, en bougeant, rangeant et comblant les vides.
Pas facile de reprendre ses marques, hein ?