Malgré d'innombrables sites et blogs consacrés à la question, pas moyen d'avoir des informations précises pour retrouver la maison et la tombe de Louis-Ferdinand Destouches dit Céline à Meudon. Je vous propose donc un itinéraire simple, pédestre, pour venir vous balader à la rencontre de cet écrivain controversé, dont j'admire l'œuvre grandiose sans pardonner l'antisémitisme, ni excuser le complexe de persécution ou la mythomanie du personnage. La balade en question dure une petite heure, à pied.
Le plus simple, à partir de Paris, est de prendre le tramway T2 à la Porte de Versailles (vous pouvez aussi prendre le train à la gare Montparnasse, descendre à Meudon et reprendre la balade à l'endroit indiqué plus loin). Descendre à la station du tram «Meudon sur Seine». Sortir vers l'arrière du tram, prendre les escaliers.
Vous arrivez sur la route des Gardes. Traversez pour vous retrouver du côté des numéros impairs et remontez à droite. Après les grilles du n°23, vous longerez un long mur sur une centaine de mètres. Vous verrez alors sur votre gauche un chemin pavé qui débouche en épingle à cheveux.
Remontez-le. La maison de Céline, au 25 ter, est la dernière sur la droite, après le n°27 (ou avant si on suit l'ordre des numéros. C'est une demeure privée, encore habitée par la veuve de Céline, Lucette Almanzor. Donc soyez discret. Les autres pavillons de la ruelle sont identiques à celui-là mais ils ont été rénovés.
Du temps de Céline, les grilles étaient fermés et des chiens gueulards déboulaient dans le jardin pour vous aboyer en montrant leurs crocs, quand vous sonniez à la porte (ci-dessus, la sonnette). Maintenant, c'est bien plus calme. Des crétins ont volé les plaques «Lucette Almanzor, danses classiques et de caractère» et «Docteur L.-F. Destouches, docteur en médecine de la Faculté de Paris» qu'on trouvait auparavant à l'entrée.
Ensuite, pour vous rendre sur la tombe de Céline, au cimetière des Longs-Réages, revenez sur vos pas vers la station de tram, toujours en restant du côté des numéros impairs. Juste en face l'entrée de la station de tram (il y a écrit «Bas Meudon» sur la vieille gare), vous prendrez sur votre droite le boulevard Anatole France qui démarre en passant sous un immeuble.
Grimpez le boulevard sur la droite, pendant 300 m environ. Vous verrez alors sur votre droite le sentier des blancs.
Empruntez-le. Vous traverserez une première fois la rue Hédouin pour continuer le sentier de l'autre côté. Tout au bout du sentier, vous retomberez à nouveau sur la rue Hédouin. Tournez vers la gauche.
Vous débouchez alors sur une place où vous apercevez sur votre droite la gare SNCF de Meudon. Si vous prenez le train à Montparnasse, c'est là que vous descendrez. Prenez les escaliers à droite, au sud de la place, et tournez à droite dans la rue des Galons.
100 m plus loin, prenez à gauche le sentier des Essarts, qui est en fait une rue qui longe le cimetière. Remontez le sentier des Essarts en restant sur le trottoir de droite. Une centaine de mètres plus loin, vous verrez sur votre droite une toute petite ruelle : c'est le sentier du cimetière, justement.
Prenez le sentier du cimetière. Une cinquantaine de mètres plus loin, vous verrez l'entrée du cimetière des Longs-Réages sur votre droite. En entrant dans le cimetière, par le portail ou la petite porte à gauche, prenez sur votre gauche.
Remontez l'allée jusqu'à la chapelle, dépassez la chapelle. Sur votre droite, vous apercevez l'allée B. Dépassez-là, comptez deux rangées de tombes et prenez la première allée à droite (pour ne pas la rater, la tombe au coin est celle d'Yvonne Culy, née Sellier).
En remontant cette petite allée, comptez 11 tombes : la tombe de Céline est facilement reconnaissable : en marbre gris breton, avec des fleurs artificielles devant et beaucoup de galets (des graviers pris dans l'allée, en fait) posés dessus.
Notez le bateau gravé dessus (Céline était amoureux de la mer), la croix en haut à gauche. Son pseudonyme, Céline, était le prénom de sa grand-mère. Il était médecin, d'où la référence au docteur Destouches, son vrai nom.
Il a longtemps été un médecin de dispensaire. Ses consultations approximatives ne sont pas restées dans les mémoires. Mais ça lui permettait de discuter avec les gens, d'entendre leurs petits malheurs, de s'imprégner de leur langage et de leurs petites histoires. Il les soignait surtout en les écoutant.
Notez aussi le nom de sa femme, Lucette Almansor, qui a déjà fait graver son nom et laissé l'année à compléter. Elle n'avait pas prévu qu'elle vivrait au-delà du 20e siècle. Pourtant, née en 1912, cette ancienne danseuse vit encore, centenaire, dans la maison de la route des Gardes. Précision : elle est née Lucie Georgette Almansor, dite Lucette Almanzor.
Anecdote amusante : je ne trouvais pas la tombe, j'ai demandé à une dame qui remplissait son arrosoir d'eau : c'était la fille de l'ancienne femme de ménage de Céline. Elle se souvenait de l'avoir vu quand elle était petite. «Il venait souvent à la maison, pour demander à ma mère de venir faire le ménage chez lui. Avec sa vieille capote et son écharpe, ses gros chiens, il me terrifiait !».