Nous sommes à quelques jours du Salon IFTM , plus connu sous le nom de Top Resa et qui se tient à Paris. Autant dire que c’est la grande messe du Tourisme français à laquelle il est important d’être présent pour signifier son existence et marquer son territoire en matière de prospects.
Pour rappel, ce salon qui se tenait à Deauville depuis 1978 a déménagé à Paris en 2008 avec une nouvelle formule dans le but de favoriser l’accessibilité au salon, optimiser le temps des professionnels, assurer une baisse des investissements, augmenter le nombre de visiteurs et améliorer la qualité des échanges.
De mémoire, le Maroc a toujours participé à ce salon dont le caractère B2B reste l’axe privilégié permettant aux fournisseurs, (Tour Opérateurs, Offices de tourisme, Aéroports et Compagnies Aériennes, Compagnies Maritimes, Croisiéristes, Hôtellerie, Transporteurs, Nouvelles technologies, …) d’assurer une diffusion optimale de leurs produits.
La présence des professionnels marocains à cet événement était l’occasion de retrouver les TO et de les consolider auprès des réseaux de ventes qui découvraient pour l’occasion les nouvelles brochures Hivers Printemps. En fait Top Resa est au Tourisme, ce que le Salon du Prêt à Porter est à l’habillement et il faut y être sans nécessairement y faire du business( car il y a peu d’opportunités durant) et ne pas y être est mauvais signe.
L’ONMT doit donc y participer pour plusieurs raisons: La France reste notre premier marché, nous avons une forte concurrence ( Tunisie, Turquie, Egypte..) et nous ambitionnons d’y être leader au vu des programmes d’investissements que nous avons entrepris durant les 10 dernières années. De plus, nous sommes les mieux placé pour l’hivers et le printemps, jouissant d’un climat exceptionnel autant sur le balnéaire ( Agadir ) que sur le culturel. Notre présence est primordiale.
En 2007, ce salon commençait à perdre de son attrait, une des raisons qui a poussé à son déménagement sur Paris. Cette même année le Maroc optait pour l’open Sky et les TO, en perte de vitesse face au net et aux low cost, ne voyaient plus d’opportunités pour ce salon, couteux dans une période où il fallait réduire les frais et optimiser ses ressources.
Il fut question cette année là, de mettre en place, en marge du salon, un espace Maroc à Paris dans un lieu prestigieux pour donner plus de visibilité à la destination en associant des TO et en réservant deux jours Grand public. Cette option fut abandonnée, certains professionnels préférant rester sur le schéma classique sans véritable argument, alors que l’ONMT était convaincu d’être dans l’air du temps. Pour ma part, je pense que nous avions raté le coche cette année là, car nous étions en pleine croissance avec un positionnement luxe et un attrait réel surtout pour Marrakech, porte drapeau de la destination.
Aujourd’hui, nous sommes en perte de vitesse avec une totale démobilisation, un manque de réactivité, de planification et de réalisme. J’en veux pour preuve le dernier atelier initié par l’ONMT le 4 septembre dernier, avec la présence de tous les délégués pour débattre de la promotion et plus spécialement sur notre participation aux foires et salons internationaux: nous étions une poignée de professionnels, surtout des agents de voyages, à être présent mais sans grande conviction.
Ce n’est pas une surprise quand on sait que l’invitation est tombée à J-4 dans la précipitation ( rentrée oblige) alors que la situation aurait voulu que cet atelier soit préparé avec plus de sérieux et plus de responsabilité des deux bords.
Lors des JPT d’Agadir en avril dernier, il a été convenu dans le cadre de ce qui a été appelé la déclaration d’Agadir, une meilleure concertation entre le public et le privé afin de préparer un planning et des thématiques complètes avant fin Aout 2012 pour la programmation et l’organisation de l’action promotionnelle 2013.
Au delà des déclarations et de l’autosatisfaction qui ont suivi ces journées, qu’est ce qui a été réellement fait pour le suivi de ces journées ? Une note en date du 9 juillet transmise aux différents CRT avec des fiches pré établies par événement ( Eductours et Road Show ) que les professionnels devaient retourner au plus tard le 20 Juillet !!!!!
Encore une fois, les délais étaient trop court et la date inappropriée : la majorité étant en vacances avant le Ramadan. N’empêche que , certains se sont donné la peine de répondre en faisant de réelles propositions et quelques recommandations sans que cela ne soit pris en considération, pire, décrétés hors sujet ?????
L’heure n’est plus à la polémique, mais à une réelle prise conscience : notre principal marché émetteur est en crise, les nouvelles ne sont pas bonnes, les ménages vont être mis à contribution pour redresser la situation, idem pour les entreprises. Le premier budget qui va être rogné sera celui des vacances. Les TO se cherchent et ne représentent plus que 25% des forfaits voyages. 75% des voyageurs ont définitivement opté pour des formules On Line, dernière minute, dépackagés et en promotion. Les compagnies aériennes réduisent les risques, ferment des lignes et augmentent leurs marges, le meilleur moyen de dissuader les clients à multiplier leurs voyages.
Face à cela, quelles décisions prendre avec un budget promotion atrophié, une crise sociale latente, et des acteurs anesthésiés?