Femmes et hommes politiques de France, vous fatiguez les Français avec votre sempiternelle et stérile querelle droite/gauche. Querelle d’un autre temps sans mondialisation, sans Internet ni Chinois conquérants mais avec discours staliniens ou relents fascistes encore de mise. En fait, vous ne vous battez pas pour la République mais pour votre élection – ou réélection, surtout depuis le désastreux choix du quinquennat – vous ne préparez pas l’avenir de la nation mais celui de votre pré-carré peopolisé ou de vos retraites dorées, vous n’hésitez pas à sacrifier le bon sens général qui ne serait pas le bon sens de votre parti, vous défendez vos pairs fautifs alors que, à gauche comme à droite, vous prônez la morale de l’exemplarité au citoyen.
Pourtant, de nos jours, quelle raison donner à cette répartition binaire ridicule, même si elle a eu son intérêt dans l’histoire ? L’économie ? allons, plus rien ne différencie gauche et droite sur cette île noyée dans la mondialisation commerciale, cigale et fourmi sont condamnées à œuvrer ensemble. Le social ? l’humanisme est dorénavant une valeur bien ancrée en Occident et c’est une bonne chose. La culture ? voyons, la France est un assez vieux pays formé de sueur, d’amour et de sang pour ne pas avoir à se renier ? L’écologie ? mais tout le monde veut sauver la planète, avec sincérité ou calcul. Et vous-mêmes, gens élus, élites autoproclamées, n’êtes-vous pas tous issus de même mère, la politique et de même père, le pouvoir ? Quelle différence entre vous, si ce n’est un classement de sortie de cours à l’ENA pour certains, un parrainage ou une affiliation de jeunesse pour d’autres, un héritage familial pour ceux nés une cuillère d’argent dans la bouche et pas assez futés pour intégrer Sciences-Po ou enfin, pour les derniers, l’aigreur de ne faire partie d’aucune des positions citées ci-avant.
Tu prends la voie de droite, bon, d’accord, je prends celle de gauche et à plus tard dans l’arène électorale pour les grands jeux du cirque démocratique. Tout se déroule dans la première enfance disent les pédo-psys, pareil en politique, la voie est tracée dès le départ. Ensuite, et même si ses convictions personnelles en prennent un coup dans l’aile, on applique à outrance et sans discontinuité le dogme de l’église accueillante – avec pugnacité et mauvaise foi au risque d’être abandonné en cours de route par les camarades plus partisans. Certains même se dévouent à la cause, ruinent leur carrière (leur espoir de carrière) et deviennent les hérauts d’une surenchère perpétuelle, abordant souvent les frontières de l’indécence et de la malhonnêteté intellectuelle. Vous les reconnaîtrez facilement, à droite comme à gauche, ils vous rappelleront ces roquets de rue, aboyeurs des choses qui passent, au seul but qui est celui du bruit fait et du dérangement accompli. Ailleurs, au milieu, coule une rivière, celle aux eaux remuées d’un centre droit qui lorgne à gauche ou d’un milieu gauche qui ne tient plus droit. Même là, le trouble est bipolaire.
Gens de la politique, vous n’œuvrez plus pour la société, vous ne faites que protéger votre société, ce microcosme élitiste parisien et ses acolytes des médias, des intellectuels marchandisés et du show-bizz. Le temps des combats idéologiques, des blocs Est/Ouest, des colonies de papas pieds-noirs est fini ; on ne gobe plus les utopies de gauche ni les couleuvres de droite comme auparavant. Ressaisissez-vous ! donnez un statut à l’homme politique qui le protège lors de sa reconversion mais qui lui interdit tout professionnalisme de l’élection, interdisez tout cumul handicapant et trop sujet à tentations malsaines. Enfin, remettez le septennat en place avec un mandat unique pour chaque président, la fonction faisant l’Homme de l’Histoire, les promesses pourraient enfin être tenues.
chienlit : ennui, agitation, désordre, pagaille, mascarade
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Posted by RichardB | Oh ! moi, ce que j'en dis...., Politique