2e CONGRÈS MONDIAL
D'ÉCOLOGIE SONORE
CLAIRE GUIU, GÉOGRAPHE
Universitaire géographe, Claire Guiu travaille autour des relations entre les sons et le territoire, les musique spatiales, les polyphonies. Un des axes principal de recherche concerne également la confusion lexicale liée à ces sujets, ainsi que le vocabulaire associant les thématiques d'espaces et sons.
Espaces sonores et polyphonies
Ont aborde ici une approche concernant des interactions sons/espace autour desquelles Claire effectue des communications et des recherches (thèses, rencontres...)
Ces recherches abordent les aménagements de territoires, les problématiques de qualification de ces derniers, laces derniers, leur catégorisation, ces travaux étant effectués en partenariat avec différentes institutions.
Les sciences physiques et sociales sont ainsi convoquées, ainsi que des modèles participatifs liés notamment à la patrimonialisation, touchant aux projets de territoire. On peut parler alors de territoire de projets, lesquels projets de trouvent souvent en concurrence entre eux; dans une recherche de singularisation, de distinction, y compris ces dernières années par le sonore.
On assiste à une entrée importante en politique du sensible (éco-quartier, villes apaisées, zones calmes...). Les conflits autour d'installations éoliennes sont d'ailleurs emblématiques de cette politique sur le mode du sensible.
Les recherches s'effectuent aussi comme une sorte de conciliation entre le savoir des experts et le savoir des habitants, et prennent en compte les nouvelles technologies de l'information qui transforment radicalement les espaces et favorisent la recherche de nouveaux outils.
Les espace sonores polyphoniques sont essentiellement abordés selon le point de vue des artistes, ou des champs artistiques. On y repère entre autre, au fil des temps, les musiques descriptives, futuristes, concrètes, la spatialisation dans la diffusion des œuvres, avec une certaine écoute esthétique de l''espace. La spatialisation physique entraine des éléments et dispositifs inhérents (audiowalk, dérive sonore), à différentes échelles, que ce soit au niveau d'un quartier, d'une ville entière ou de façon plus discrète (Hétérotopies, symphonie portuaires...).
La nature est investie comme espace ressource, notamment par le biais d'installations où l'on pourrait citer le trinôme « texte, contexte, prétexte » émis par Michel Risse dans sa réflexion des actions culturelles et spectacles de rue de Décor Sonore.
Les actions jouent a la fois sur des problématique dichotomiques de territorialisation (je crée pour, dans, avec), mais aussi de détérritorialisation (je crée ailleurs, j'exporte).
Dans l'esprit de transdisciplinarité, les artistes croisent de plus en plus souvent des des géographes, leurs œuvres constituant parfois des métaphores liées à l'aménagement.
Ils participent à un processus de classifications. L'oubli du sonore relevé par les acteurs de terrains dans les années 80 n'est plus de mise. Les actions conviant le sonore se sont considérablement étoffées (pour le meilleur et pour le pire1)
Côté écologie sonore, ou Sound Ecology, ou bien encore environnement sonore, selon les appellations et les pratiques, on a vu apparaître des laboratoires de recherche tels le Lamu, le Cresson. (Auxquels ont pourrait ajouter des associations telles Aciréne, Archiméda...2) De nombreux sexteurs universitaires ont investi les domaines de la communication, média, arts du spectacle, ethnomusicologie, anthropologie du sonore... On a assisté à l'émergence du sensible, de l'émotion. La géographie y a pis une part active(G de Gironcourt, P Abercombrie, J Granô) avec notamment l'approche du paysage sensible cartographié.
Les notions d'espace sonore/lieu sonore, la localisation ou géolocalisation, les sites répertoriés, les nouveaux modes de diffusion élargissent le panel des outils consacrés à l'étude du paysage sonore. Le lieu est dorénavant très lié à la perception, les images sont également mobilisées dans une construction sociale.
Cette construction sociale du lieu s'effectue au travers des jeux de lutte sociales orales (voir les notions de géography, sonic géography)...
Patrimonialisation du sonores, formes et enjeux
On assiste aujourd'hui à des actions d'émergence et de valorisation territoriales de plus en plus nombreuses. De nouvelles urbanités douces, sensibles, des sons sépias, des musiciens de rue qui réapparaissent, des pans du passé qui reviennent en quelque sorte.. Il y a de nouvelles formes de mise en acte, en action des sons, des sons qui divisent, d'autres qui rassemblent. Dans la lignée de M Schafer, des associations veulent protéger, conserver des sites sonores (l'Unesco et le patrimoine immatériel). On pointe les menaces face à la dégradation low-fi qu'avait déjà dénoncer Muray Schaefer.
Cette crise sonore contemporaine mobilise des actions et des projets.
On dénombre 3 types de projets :
- L'animation d'un patrimoine existant (Châteaux et monuments historiques)
- L'exposition du son en temps qu'objet sonore lui-même (musées, expositions)
- La prise en compte du sonore dans des projet de territoires à activer. Plusieurs activités sont ainsi mobilisées sur un même territoire comme par exemple le Métaphone, Linz et le projet écoute...
la notion de patrimoine par homonymie laisse à penser tout peut être potentiellement patrimoine. On élargit ainsi, ou l'on touche aux nouvelles frontières du patrimoniale.
Au travers ces approches patrimoniales, on partage des intentions d'écoute, intentions allant du subjectif individuel au partage collectif.
De la ritournelle à la rengaine, on constate une sorte d'enfermement sous un phonotope commun, de nouvelles résidences fermées, des mises en ghetto... Pour échapper à cet enferment territorial, il faut désormais penser également l'entre les lieux, les délaissés, les interstices...
1Note du rédacteur (GM)
2Note du rédacteur (GM)