Car si le cancer du testicule est un cancer rare, c'est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les hommes âgés de 15 à 45 ans. C'est aussi un cancer dont l'incidence augmente, avec un taux multiplié jusqu'à 5 ces 50 dernières années. En cause, une exposition croissante à des facteurs environnementaux encore mal connus. En France, le nombre de nouveaux cas de cancer du testicule diagnostiqués dépasse les 2.000 chaque année.
Le Dr Victoria Cortessis, professeur adjoint de médecine préventive à l'USC (Los Angeles) ont suivi l'usage récréatif de drogues de 163 jeunes hommes diagnostiqués avec un cancer des testicules et l'ont comparé avec celui de 292 hommes en bonne santé du même âge, race / ethnicité. Les chercheurs constatent que des antécédents de consommation de cannabis doublent le risque d'avoir certains sous-types de cancer des testicules dites tumeurs germinales non-séminomateuses et tumeurs germinales mixtes. Ces tumeurs surviennent généralement chez les hommes jeunes et font partie des types à « mauvais » pronostic.
« Nous ignorons comment le cannabis conduit à la cancérogenèse mais nous supposons un processus médié par le système endocannabinoïde, le réseau de récepteurs qui répond à l'ingrédient actif de la marijuana, un système qui intervient aussi dans la formation du sperme », explique le Dr Cortessis.
Et la cocaïne ? Les chercheurs constatent aussi que les hommes ayant des antécédents d'usage de cocaïne ont un risque réduit de 2 sous-types de cancer du testicule. Les auteurs supposent ici que la cocaïne pourrait tuer les cellules germinales productrices de sperme. Une prévention coûteuse, relève l'auteur. Et si ce résultat était confirmé, avec la cocaïne, les cellules germinales ne pourraient pas développer un cancer mais la fécondité serait également compromise…
Source: Cancer 2012 DOI: 10.1002/cncr.27554 Population-based case-control study of recreational drug use and testis cancer risk confirms an association between marijuana use and nonseminoma risk