Sensorium d'Abha Dawesar

Publié le 10 septembre 2012 par Safran

Voici une chronique de François qui m'a proposé cette critique.

Abha Dawesar a fait en 2008 une entrée fracassante dans le monde des lettres avec son premier roman Babyiji. Depuis, tous les ans j’attaque avec gourmandise le nouveau cru.
Cette année avec Sensorium, j'en sors dubitatif.
Est-ce un roman ? Est-ce une autobiographie ? L'héroïne se nomme Durga Chandraprabha Poornima Anjali Abha Dawesar...
De plus, en marge du texte, sur la page opposée, l'auteur insère des anecdotes (souvent très intéressantes) ou des résultats d'expériences scientifiques (parfois un peu nébuleux) qui lui viennent par associations d'idées, comme pour un essai. C'est souvent bref mais cela peut faire aussi plusieurs pages en parallèle, ce qui a une incidence sur la fluidité de la lecture.
Le roman commence quand l'héroïne se fait lire les lignes du pouce et qu'elle apprend qu'elle a causé la mort d'une femme et de son enfant dans une vie précédente. Elle cherche à comprendre les relations entre ces faits terribles et sa vie actuelle.
Située à cheval entre Inde et Occident (l'auteur vit à Paris, en Inde et à New York), l'héroïne va naviguer entre l'esprit cartésien scientifique et son âme indienne.
Abha Dawesar est une intellectuelle et probablement un bourreau de travail ; avec ce roman très (trop) documenté, c’est un peu comme si elle voulait nous éblouir et finalement elle ne fait que nous aveugler sur le but de ce livre. Je ne suis pas sûr d'avoir bien saisi son message.
Si vous n’avez jamais rien lu d'Abha Dawesar, je vous conseille sans réserve Babyiji, son premier livre.
Sensorium, Editions Héloïse d'Ormesson, 393 p., 23€