L'alcool, hautement énergétique
Chaque gramme d'alcool apporte 7 calories, contre 4 avec les glucides (sucres) et les protéines et 9 pour les lipides (graisses). Par ailleurs, de nombreusesboissons alcoolisées ne contiennent pas que de l'eau et de l'alcool, mais aussi beaucoup de glucides. C'est le cas par exemple du brandy qui apporte 30 g de glucides par 100 ml, ou des vins doux comme le porto, le muscat, l'amaretto qui contiennent 14 à 15 g / 100 ml. Quant à la bière, elle contient du malt et apporte 4 g de glucides par 100 ml. Pour en revenir aux boissons dites alcooliques (par opposition aux boissons alcoolisées qui contiennent en plus beaucoup de glucides), il faut savoir qu'un litre de vin à 12° apporte 96 g d'alcool pur, soit 972 calories. Autrement dit, les personnes qui boivent l'équivalent d'un litre de vin par jour devraient prendre du poids, à hauteur de 96 g par jour. Or on observe l'inverse, les gros consommateurs d'alcool ne sont pas plus gros que les abstinents, ils ont même un indice de masse corporelle (IMC) légèrement inférieur à la moyenne nationale.Comment expliquer que les gros consommateurs d'alcool ne prennent pas de poids ?
Pendant longtemps, ce phénomène a été attribué au fait que les personnesalcooliques mangent moins que les autres. Or c'est plutôt l'inverse que l'on observe. Les études concordent : les gros consommateurs d'alcool et les abstinents n'ont pas des apports en protéines, lipides et glucides qui diffèrent. Certaines études montrent même, probablement en raison d'une anxiété plus fréquente chez les personnes alcooliques, que leurs apports énergiques sont plus élevés. Les buveurs d'alcool mangent globalement plus de protéines et de lipides (viande, fromages, huile…) que les abstinents. Donc s'ils mangent plus énergétique, ils devraient être plus gros et avoir un IMC plus élevé. L'explication est métabolique. L'alcool agit comme des "calories vides" qui ne sont pas comptabilisées dans le bilan énergétique et qui ne comptent pas pour la prise de poids. L'alcool consommé par les buveurs réguliers est métabolisé dans un système à part, spécifique, dont l'énergie produite n'est pas stockée mais consumée. De plus, l'alcool stimule indirectement les systèmes qui produisent de la chaleur et augmente le débit cardiaque. Ces réactions contribuent à augmenter les dépenses énergétiques de repos. C'est ainsi que les alcooliques ne risquent pas de devenir obèses, malgré leurs apports caloriques élevés, mais s'exposent plutôt à un risque de malnutrition.Les gros consommateurs d'alcool risquent la dénutrition
La malnutrition toucherait 15 à 20% des alcooliques. Elle est due à une carence en certains micronutriments (calcium, fer, acides foliques, vitamines antioxydantes…), à une réduction de leur absorption, à une altération du métabolisme, à des lésions du pancréas, du foie, etc.En conclusion, les personnes qui consomment beaucoup d'alcool régulièrement sont souvent plus maigres que les autres car l'alcooln'est pas métabolisé par l'organisme comme les autres nutriments. L'alcool perturbant le fonctionnement de l'organisme, ils risquent même la malnutrition. En revanche, les petits consommateurs (1,5 à 3 verres par jour) ont tendance, eux, à prendre du poids !