Reporters // Saison 2. 10 épisodes.
BILAN
Le premier mot qui m'est venu à l'esprit une fois la saison 2 (et donc la série) achevée c'est "Merde". Oui, parce que Canal + a réellement eu un nez pas très net au moment où ils ont décidés
d'arrêter cette série qui est réellement excellente. Après une première saison hésitante parfois, notamment dans le domaine de l'action, la seconde se rapproche énormément de ce que peut faire
24. Le rapprochement peut en choquer plus d'un, mais pas moi. En grand fan de 24, je sais de quoi je parle. En tout cas, la seconde saison maitrise assez bien son sujet, et nous plonge dans le
danger qui fait qu'être journaliste ce n'est pas un boulot facile à tout moment. La première histoire qui a retenue mon attention durant cette saison c'est évidemment toute l'aventure autour de
Riyad et de l'Arabie Saoudite. Alors qu'il est sur le point d'interviewer une personnalité importante, Alexandre Marchand est témoin d'un attentat terroriste qui va changer sa vie (mais pas
forcément en bien). Rapidement tout s'enchaine et le rythme est très fluide. On voit qu'il y a de l'action, du suspense et des très bons cliffanghers.
Au fond, Reporters a de quoi raconter des choses intéressantes. Et elle le prouve. Bien plus loin que la série journalistique qu'elle se voulait durant la première saison, elle se rapproche
beaucoup plus de ce que fait 24. Notamment en termes de construction. On n'est pas en temps réel, c'est certain, mais il y a la même chronologie des évènements et il y a un sens aiguisé du
cliffangher. Si l'on devait prendre un exemple plus récent, je dirais que l'on peut parler de Homeland. Mais je vais éviter de faire trop de comparaisons avec des séries américaines (même si je
suis aussi là pour vous donner envie de regarder Reporters). Du coup, dans cette nouvelle saison nous allons aussi suivre les aventures de Thierry Augé, un homme qui clame son innocence et qui a
été libéré de façon assez controversée. Michel est chargé d'écrire un livre sur lui et de mener sa propre enquête. Il veut découvrir pourquoi cette affaire a été aussi mal jugée. Rapidement, Augé
va devenir un personnage incontrôlable (j'ai adoré le moment il pète littéralement les plombs en direct au 20 heures).
Ce n'est pas la grève qui va aider mais le tout est très réaliste. Il n'est pas sans rappeler encore une fois une autre histoire, celle de France Soir qui a mis la clé sous la porte il y a peu de
temps. 24 heures pourrait rappeler un peu cette chute d'un journal historique (sauf que 24 heures va survivre, évidemment). J'ai bien aimé comment Florence gère toute cette histoire. C'était
réellement passionnant et surtout, cela permet de voir les coulisses d'un journal en crise. Il y a bien sûr des facilités scénaristes (c'est presque un passage obligé), mais rien n'est mauvais.
Tout est bon à prendre. J'ai également bien aimé toute la partie sur Michel qui apparait comme un conciliateur dans toute cette histoire de gros sous. J'ai préféré cette histoire à celle de la
première saison qui parlait de la fusion. C'était beaucoup plus maitrisé ici. Pendant ce temps, à TV2F, Alain récupère une idée d'Elsa et bidonne une interview pour faire monter l'audience de son
20 heures.
Note : 8.5/10. En bref, une saison équilibrée, palpitante et passionnante. La série se rapproche un peu plus de 24 (et Homeland pour prendre une référence plus récente) dans le
monde très dangereux du journaliste. Parfois peut être abusive du mot suspense, elle n'en reste pas moins très efficace.