Plat-bord

Par Balder

Au bord du fleuve, près des indices et des panoplies qui marchent par paires, avec pour chacune, à la main, un journal ou un hareng. Soudain plié par des surprises, qu'il n'aurait pas aimé voir. Peut-être était-ce la faute à ces odeurs de peaux brûlées, de celles que l'on retrouve habituellement au milieu des aboiements hybrides sur les plages des stations balnéaires. Sous les effets de cette transhumance d'équinoxe, la ligne de flottaison affirmait son besoin de déluge, plus que l'absence enfin révélée dans la paix de ce tableau. Goutte par goutte sur la grande place et son élan de miroir au milliers de silhouettes soulevées par l'accomplissement exact de quelques éraflures, il attendait. C'est peu de temps après cette heure, pris en otage à la devanture du rien, qu'il rangea dans son rouleau le dernier dessin, celui qui résonnait comme une chevelure. D'entre les tours de verre, là où l'on entre dans le grand port, un trois mats glissa son étrave contre l'onde molle d'un balcon, divisant en silence l'encablure de la rue. Le vent s'invita, glacé, défilant le long du plat-bord, jusqu'à la cloche suspendue au mat de misaine, qui tinta, un peu.

Balder