Énorme succès du box-office en 2010, The Expendables revient deux ans plus tard avec l’intention d’assommer davantage son glorieux aîné. Au programme du second volet, un scénario réduit à sa plus simple expression, une flopée d’anciennes célébrités et d’explosions inépuisables.
Bandes annonces à l’appui, il semblait évident que ceux qui avaient plébiscité le premier volet ne pouvaient qu’encenser le second. Espérant un pareil résultat, Stallone n’a pas lésiné sur les moyens : nouveau réalisateur, nouvelles célébrités d’époque susceptibles d’attirer les foules (Arnold Schwarzenegger, Chuck Norris ou encore Jean-Claude Van Damme) mais surtout nouvelle optique : terminé le contexte un peu dramatique qui sublime les actions des protagonistes ; désormais la carte Action — Autodérision est jouée à fond.
Une volonté qui se marque dès les premières minutes du long-métrage plein de flammes, d’hémoglobine et d’assassinats aussi classes que violents. Les scénaristes ont volontairement proposé au public l’expérience visuelle la plus spectaculaire.
Si l’on tient strictement à cette optique, on considère que The Expendables 2 est une réussite incontestable grâce au soin apporté à la réalisation des scènes d’action ainsi qu’au supplément d’âme apporté par ces anciennes gloires. Leur humour tantôt basé sur des jeux de mots efficaces, tantôt sur leur carrière passée, fait instantanément mouche.
Malheureusement, l’émerveillement s’envole vite lorsqu’on aborde les autres aspects du film. Le rythme du film tout d’abord. Il est problématique comparé à l’orientation qui lui a été donnée : alors qu’on s’attendait à une déferlante ininterrompue d’actions haletantes, on constate que celles-ci sont moins nombreuses et constamment entrecoupées de réflexions inintéressantes. Évidemment, ces dernières cassent la dynamique instaurée, ce qui freine l’adrénaline, offrant une brèche à l’ennui.
Autre point noir, la gestion des nouveaux acteurs. Parce qu’ils sont nombreux et célèbres, la production a décidé d’accorder à chaque protagoniste un moment glorieux. Une intention louable et qui aurait pu fonctionner si on avait octroyé à chacun le même temps. Ainsi, l’on regrette amèrement qu’un acteur phare comme Chuck Norris apparaît à l’écran que pendant un malheureux quart d’heure tandis que Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger bénéficient d’une durée d’exposition plus importante. Cette disproportion paraît frustrante, surtout qu’elle fragmente le film qui ressemble davantage à une somme d’individualités qu’à un ensemble cohérent.
Les performances inégales du casting accentuent ce fractionnement. La bande Sylvester Stallone reste convaincante, mais JCVD voulant détruire le monde est tellement pathétique qu’il devient bonnement ridicule (l’affrontement final est complètement loupé) : comble d’un film qui oppose le bien et le mal. Vous imaginez qu’avec le nom « Monsieur Vilain » il est difficile d’émettre une aura cruelle !
Au final, on juge difficilement que The Expendables 2 est un bon film. Techniquement excellent, il présente des qualités évidentes ; mais le long-métrage est plombé par un rythme et des acteurs beaucoup trop irréguliers pour nous convaincre du bien-fondé de ce second volet.