JM Fernandez-Lobbe impérial dans les airs face aux All Blacks (Photo. Espnscrum.com)
Après une double confrontation encourageante face aux Springboks, défaite (28-6) au Cap mais match nul (16-16) pour leur premier match à domicile, les Pumas se mesuraient à des All Blacks déjà favoris pour le titre, forts de leurs deux victoires sans bavure face aux Australiens (27-19 et 22-0), avec l’ambition de rivaliser. Ce qu’ils ont réalisé durant plus d’une heure de jeu. “Ils nous ont un peu mis sous pression, mais je suis très satisfait de notre réaction en deuxième période. Nous avons joué dans la bonne moitié de terrain“, a analysé Richie McCaw juste après le coup de sifflet final.
Féroces en défense, opportunistes en attaque, les Pumas ont même mené 5-3 après l’essai de l’inusable pilier Rodrigo Roncero qui concluait un pilonnage devant la ligne néo-zélandaise (13e). En l’absence de Dan Carter (blessé au mollet), son remplaçant Aaron Cruden a sanctionné l’indiscipline argentine (9 pénalités en première période) pour repasser devant avant la pause (6-5). Dans les fameuses bourrasque de vent et pluie de “WindyWellington”, Les Néo-Zélandais n’ont pas trouvé de solutions offensives en raison d’un manque évident de concentration, peut-être même d’un trop plein de suffisance, et d’une multitude faute de main. Mais, la défense argentine y était aussi pour beaucoup: agressive, toujours à la limite du hors-heu et efficace au plaquage et impressionnante de générosité. “L’intensité du jeu argentin nous avait beaucoup gênés. Ils ne peuvent que s’améliorer encore et encore. Ils sont déjà bons et possèdent probablement l’une des meilleures défenses au monde”,
Les Argentins finissent pas craquer
La coupure d’électricité à la pause qui a repoussé de 15 minutes le coup d’envoie n’a pas eu d’incidence sur le cours des événements, si l’on en croit le capitaine emblématique des Blacks. “C’était un peu bizarre, mais l’essentiel était de rester concentré sur notre boulot. Les deux équipes ont été affectées par la panne donc il n’était pas question de se cacher derrière cette excuse et nous avons réussi à nous redresser.” Comme lors du quart de finale de la Coupe du monde gagné (33-10), les Blacks faisait peu à peu la différence en seconde période. Au pied d’abord sur une pénalité (9-5, 51e). A la main ensuite. A force de pilonner et d’attaquer au large et dans l’axe, les Blacks transperçaient au cœur de la défense argentine grâce à Richie McCaw. Au bout de l’action, le flanker argentin Julio Cabello commettait un en-avant volontaire pour mettre fin à un surnombre néo-zélandais. Si la pénalité de Cruden touchait les deux poteaux (59e), les Blacks profitaient logiquement de leur supériorité numérique.
Face aux Blacks, l’heure de jeu est souvent le moment où leur travail de sape fait son œuvre. L’inéluctable essai est arrivé après une énième attaque conclu par Savea en coin (14-5, 66e). Peu après, lors d’une une attaque en première main suite à une mêlée (encore un!), l’ouvreur Cruden envoyait une longue passe à l’aile pour lober la défense argentine montée en pointe et Jane plantait en coin (21-5, 72e). Malgré un dernier baroud, les Pumas échouaient à quelques mètres de la ligne et prouvaient qu’ils existaient dans ce Four Nations. C’est déjà une victoire.
Les Australiens à l’énergie
Battus à deux reprises par les Blacks, humiliés lors du dernier match (22-0) et laissés à zéro pour la première depuis 1962, les Australiens ont perdu de leur superbe de l’an dernier quand ils remportaient les Tri-nations avec un jeu séduisant. Minée par les blessures (Horwill, Pocock, Palu, O’Connor), l’Australie est en manque de confiance à l’image de son début de rencontre. Malgré des intentions, ils étaient incapables de franchir le rideau sud-africain ou de rivaliser dans l’impact physique. Sans être géniaux et sans rien proposés excepté des mauls et des rucks, les Springboks se détachaient grâce à de Brian Habana (3-10, 20e). Menés 13-3, les Australiens n’arrivaient même pas à profiter d’une supériorité numérique suite au carton jaune de Mtawarira (34e).
Au retour des vestiaires, les Wallabies retrouvaient de la conviction et du jeu. Avoir après avoir recollé au score grâce à deux pénalités de Barnes, l’Australie passait devant pour la première fois de la partie. Le N.8 Higginbotham marquait entre les poteaux dès son entrée en jeu (16-13, 55e). A l’image de l’excellent flanker Michel Hooper, réplica de Pocock, les Australiens parvenaient enfin à tenir tête dans le défi physique. La fin de match se résumait à un duel de buteur (19-19, 68e) jusqu’à une superbe action australienne. Une prise de balle de Genia, une percée d’ Higginbotham et un relais de Polota-Nau lançait le pilier Alexander dans un intervalle pour un essai en coin (26-19, 70e). Malgré les blessures de Genia et Barnes, les Australiens s’offraient un cinquième succès de rang. A l’envie.