Ce soir, j'étais en train de revisionner quelques épisodes de la merveilleuse série Studio 60 on the Sunset Strip et j'en étais à cet épisode où l'acteur Eli Wallach joue un auteur d'une ancienne série d'humour qui a été blacklisté à l'époque du Maccarthysme, après son premier sketch diffusé à la télé. Eli Wallach est un acteur incroyable et touchant, et son court passage dans cet épisode est absolument remarquable; j'en avais les larmes aux yeux.
Cette performance de Wallach rappelle que les choses ne changent pas nécessairement beaucoup d'une époque à l'autre, quand il est question de culture de la haine en politique. Ce qu'il raconte remonte à des décennies, l'épisode de Studio 60 se déroule à l'ère Bush, et nous l'avons vu assez récemment avec les tristes événements qui ont eu lieu en fin de soirée électorale.
Ceci étant dit, ce que la performance de Eli Wallach rappelle surtout, en conclusion de cet épisode de Studio 60, c'est que malgré la haine qui sera toujours présente dans notre monde, ce n'est jamais le sentiment dominant, quand on apprend à connaître les gens et quand on s'arrête un instant pour les écouter et parler avec eux.
J'imagine que cette scène m'a particulièrement touché ce soir parce qu'avant hier, j'étais à l'aéroport, et que mon passage en ce lieu pourtant souvent traversé m'a rappelé une autre scène, tirée celle-là d'un de mes fils préférés, Love Actually.
Et cette scène-là, elle rejoint le sentiment qui se dégage de la scène de Eli Wallach dans Studio 60 et qui me semble tellement juste en cette semaine où nous sommes encore sous le choc de ce qui s'est passé lors de la soirée de mardi alors que plusieurs commentateurs tentent d'expliquer l'inexplicable.
Dans cette scène de Love Actually, c'est justement le personnage du Premier Ministre qui dit:
"Whenever I get gloomy with the state of the world, I think about the arrivals gate at Heathrow Airport. General opinion's starting to make out that we live in a world of hatred and greed, but I don't see that. It seems to me that love is everywhere. Often, it's not particularly dignified or newsworthy, but it's always there - fathers and sons, mothers and daughters, husbands and wives, boyfriends, girlfriends, old friends. If you look for it, I've got a sneaking suspicion... love actually is all around."
Et c'est exactement ce que j'ai vu à l'aéroport Trudeau jeudi soir dernier. Et c'est toujours ce que je vois dans tous les aéroports où je passe depuis une dizaine d'années. Aux départs, où les gens s'embrassent et pleurent de devoir se quitter temporairement, jusqu'aux arrivées, où les gens s'embrassent, et se sautent dans les bras de bonheur de s'être retrouvés.
Ce mélange de sentiments qui s'entrecroisent dans ces références culturelles personnelles m'ont également rappelé une des premières chansons que Sting a enregistré en solo: Russians, où le compositeur britannique soulignait, en 1985, les absurdités de la guerre et les dangers de la rhétorique haineuse envers l'ennemi.
"There is no monopoly in common sense
On either side of the political fence
We share the same biology
Regardless of ideology
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too"
Ainsi, ce soir, après cet épisode de Studio 60 sur le temps qui passe, l'intolérance en politique, et l'amour qui dure toujours plus que la haine, je me suis dit que ça valait la peine d'être partagé comme sentiment (même si certains me trouveront gnangnan), et que c'est encore un message pertinent et actuel.
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