L’oral, diront certains, est la chose la plus importante dans l’acquisition d’une langue. Premier outil permettant de communiquer en langue étrangère, cet aspect est souvent considéré comme le plus important, d’un point de vue général.
Une langue s’écrit certes, mais en premier lieu, elle se parle. Elle sert à communiquer: à évoluer dans un environnement donné. En d’autres mots, elle permet à celui qui l’apprend de se composer dans une sphère sociale, dans laquelle elle est l’outil de communication.
Quoi de plus logique, dans ce cas, que tout soit mis en oeuvre pour que l’oral ait une place prépondérante dans l’enseignement du FLE en classe.
Pourtant, la situation de classe, telle qu’elle existe aujourd’hui, et ce, même si les approches d’enseignement ont évolué, ne donne toujours pas une place proportionnelle à cette importance connue de tous.
Certains diront que c’est par habitude, d’autres par commodités. Mais il me semble surtout que c’est par mimétisme et par manque d’envie. L’enseignement d’une langue vivante ne devrait en aucun cas reposer sur les codes d’enseignement d’un autre domaine. Ce qui marche pour l’un ne marche pas forcément pour tout.
A partir de ce constat, il me semble important de favoriser la compréhension et l’expression orale et que celle-ci prime sur ses équivalents écrits.
Pour ce faire, il n’y a pas seulement les interactions tant verticales qu’horizontales produites en langue étrangère. Ces premières sont même trop souvent réduites au strict minimum, la langue étrangère étant bien vite remplacée par la langue vernaculaire, considérée comme plus commode.
Même si vous n’êtes pas partisan d’une immersion totale en langue étrangère, il y a de nombreuses façons de plonger l’apprenant dans l’oralité de la langue. Il suffit, pour cela, de cibler les activités pertinentes. Par pertinentes, j’entends des activités qui ciblent le public d’apprenants concernés et qui sachent, par là même, les captiver.
Partant du principe que, lorsqu’on apprend une langue étrangère, on se projette très vite en situation de communication probable avec un locuteur natif, il est primordial de travailler avec des matériaux qui se rapprochent le plus possible de la réalité: c’est à dire le moins formaté possible. Utiliser des ressources médiatiques est une idée intéressante pour développer une compétence de compréhension médiatique mais il faut garder en tête que ce type de document est formaté et que l’intérêt pour l’apprenant n’est pas vraiment là. La situation conversationnelle est, par contre, totalement authentique, fidèle à cette réalité qui attend l’apprenant qui compte se déplacer en France ou échanger avec des locuteurs natifs.
Le blog France Bienvenue alimente régulièrement son contenu, riche en conversations enregistrées.
Les situations de vie et les thèmes abordés sont d’une grande diversité et le langage utilisé n’est ni formaté, ni épuré. Il est fidèle à la réalité. Les accents régionaux, qui sont si souvent mal considérés en France et en conséquence, à l’étranger, sont respectés. Les conversations sont retranscrites et accompagnées d’annotations ayant pour but d’expliquer les difficultés rencontrées.
D’un point de vue socioculturel enfin, je pense ne rien vous apprendre en vous disant que la télévision et plus généralement les médias, ne reflètent pas la réalité, ni linguistique, ni socio-culturelle. Le blog a cet avantage de présenter des contenus divers et variés loin de tout polissage médiatique, créateur de stéréotypes, et pouvant créer idées reçues ou déceptions dans l’imaginaire de l’apprenant.